Le projet de loi de Paul Molac a été adopté en première lecture par l'Assemblée nationale, jeudi 13 février. Visant à protéger les langues régionales, l'usage du tilde pour les prénoms va notamment être autorisé. Mais le député du Morbihan reste sur un sentiment mitigé, notamment sur l'enseignement.
"L'article 9 de ma proposition de loi vient d'être voté ! A deux voix près, les signes diacritiques des langues régionales pourront donc être inscrits dans la loi." Paul Molac affiche une certaine satisfaction. Jeudi 13 janvier, tard dans la soirée, son projet de loi visant à protéger les langues régionales a été adopté en première lecture, par l'Assemblée nationale.
L'article 9 de ma proposition de loi vient d'être voté ! A deux voix près, les signes diacritiques des langues régionales pourront donc être inscrits dans la loi. Une grande victoire pour le petit Fañch ! #DirectAN
— Paul Molac (@Paul_Molac) February 13, 2020
Un sentiment mitigé
Au lendemain de ce vote, Paul Molac exprime un sentiment mitigé. "On a réussi à placer les langues régionales dans le code du patrimoine. Cela va nous permettre de sécuriser la signalétique. On ne pourra plus attaquer un maire sur les panneaux bilingues installés dans sa commune. Il y a aussi l'usage du tilde, qui se voit sécuriser." "On a apporté une pierre à l'édifice", souligne-t-il.
Son regret majeur ? "Rien n'est passé sur l'enseignement. L’enseignement immersif a été rejeté à deux voix près. L’enseignement était pourtant bien le cœur de la loi tant il représente le moyen principal pour assurer la transmission des langues. J'irais voir les sénateurs en ce sens. J'estime que je n'avais pas d'articles compliqués, qui permettaient d'avancer."C'est la première fois qu'une loi sur les langues régionales est votée depuis 1951
Jeudi à l'Assemblée nationale, les débats ont parfois été tendus avec le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Pour Paul Molac : "Je crois qu'il a compris qu'on ne peut pas se priver de l'apport du plurilinguisme mais il n'a pas compris les moyens qui vont avec."
Paul Molac ne s'attribue pas le mérite de ce début de victoire. Il met en avant un mouvement collectif, indispensable selon lui. "Je tiens le crayon mais ce mouvement est partagé, avec d'autres députés comme Marc Le Fur, Gilles Lurton, Erwan Balanant...Il est important de s'affranchir parfois, des consignes du groupes, pour voter des projets qui soient favorables à la région mais aussi à la France."Tamm ha tamm 'vez graet e vragoù da Yann ("Petit à petit, l'oiseau fait son nid" en breton). Paul Molac à propos de cette première reconnaissance de son projet de loi
Le projet de loi doit maintenant passer entre les mains du Sénat pour pouvoir être complètement validée.