L'analyse des eaux usées permet une détection du virus plusieurs jours avant l'apparition des symptômes et ainsi de prendre des mesures plus tôt pour plus d'efficacité. Cette technique a été utilisée pour la première fois en Bretagne, à la sortie du réseau d'eaux usées d'un EHPAD du Morbihan.
Lundi après-midi à Vannes, un sapeur-pompier vêtu d'une combinaison de protection prélève un échantillon des eaux usées d'une maison de retraite à Vannes, où sont accueillis 95 résidents. Ce prélèvement sera ensuite analysé par un laboratoire départemental mais aussi par une société privée. Mise en place depuis un an par les pompiers de Marseille, cette technique vise à anticiper la présence du coronavirus et à protéger les personnes fragiles.
En Bretagne, le Morbihan est le premier département à l'expérimenter et s'intègre ainsi au réseau COMETE. Les prélèvements ont lieu deux fois par semaine, avec des résultats le soir-même ou le lendemain matin. "On s'est mis autour d'une table, on s'est dit pourquoi on ne le ferait pas. Les pompiers sont partis à Marseille ainsi que le laboratoire départemental, ils se sont formés. Il y a eu un transfert de savoir-faire et nous l'avons mis en application depuis 4 semaines sur le terrain. Il s'agit de monter en puissance et que ce dispositif permette d'améliorer la prise en charge et la non diffusion du Covid-19. ", explique Patrice Faure, le préfet.
Prendre un temps d'avance sur le virus
"On sait que dans les eaux usées, on peut détecter le Covid-19 3 à 4 jours avant qu'il ne se déclare chez un individu. On se sert de cette expérimentation pour pouvoir le repérer, mener des campagnes de dépistage qui permettront de confirmer ou non sa présence, de pouvoir isoler les personnes positives et de casser la chaîne de contamination", précise Claire Mudellec-Kadouche, directrice déléguée de l'ARS Morbihan.
Les tests dans les eaux usées pourront également être menés auprès d'établissements scolaires, des prisons. Dans le Morbihan, sur 20 établissements déjà testés, aucun ne s'est révélé positif.
La Bretagne participe déjà au réseau Obépine qui surveille les eaux usées des stations d'épuration des collectivités.