Neuf mois après la mystérieuse disparition du curé de Ploërmel, le Père Guégan, du côté des roches du Diable, le Télégramme révèle qu'une plainte a été déposée pour attouchements sexuels sur mineurs commis à Auray en 2010. L'évêché de Vannes a pris acte de ces informations, confirmées par le parquet de Lorient, mais affirme n'avoir jamais reçu de plainte, ni en 2010 ni au-delà.
Le curé de Ploermel, le père Christophe Guégan, a disparu le 18 janver dernier. Son véhicule avait été retrouvé sur le site naturel des roches du Diable, alors qu'il devait donner une messe. Les intenses recherches n'avaient alors rien donné, le parquet de Lorient privilégiant la thèse du suicide.
Ce mardi 29 octobre, neuf mois après cette disparition, le journal Le Télégramme a révélé que le prêtre avait eu, la veille de sa disparition, connaissance d'une plainte à son encontre pour attouchements sexuels. Selon le quotidien, qui a soumis ces informations à l'évêché de Vannes avant publication, les faits auraient été commis sur un mineur, puis jeune majeur, à Auray en 2010.
L'évêché réagit
L'évêché, par voie de communiqué, a pris connaissance de cette information du Télégramme, "qui ne préjuge en rien de la réalité et de l’authenticité des faits allégués" et qui donne lieu à "une procédure dont le parquet de Lorient est désormais saisi".
L'évêché se dit "en mesure d'affirmer" qu'il n'a jamais reçu aucun signalement "ni en 2010, ni au-delà, ni jusqu’à la disparition du père Guégan, de plainte de victime contre lui, pour abus sexuel, notamment sur mineur".
Ces plaintes "auraient été immédiatement prises en compte" et signalées au procureur de la République poursuit le communiqué.
Confirmation d'une plainte
Stéphane Kellenberg, le procureur de la République de Lorient, a confirmé que le parquet de Lorient a bien été saisi d'une plainte concernant le père Christophe Guégan en mai dernier.
Cette dernière fait état "de possibles faits d’attouchements de nature sexuelle, qui auraient pu être commis sur un même plaignant, alors encore mineur et tout jeune majeur, faits dénoncés qui seraient situés au début des années 2010 et dans le pays d’Auray".
Selon Le Télégramme, il dirigeait à cette époque un internat pour garçons à Auray.
Le procureur de la République de Lorient indique que la thèse du suicide reste bien privilégiée pour expliquée la disparition de ce prêtre apprécié des fidèles, et que "à ce stade, rien ne permet, ni judiciairement, ni formellement, de lier la disparition inquiétante, à cette (unique) procédure".