L'affaire n'est décidément pas courante. L'évêque et le Diocèse de Vannes vont se retrouver devant le tribunal judiciaire le 9 janvier 2025. Ils sont poursuivis par une association qui leur reproche d'avoir accaparé le legs d'un prêtre qui lui était destiné, pour l'entretien de l'église Saint Guen.
Au cœur de l'affaire, il y a une église contemporaine construite à la fin des années 60, dans le quartier de Ménimur à Vannes, par l'architecte Jacques Maisonneuve et à l'initiative de l'abbé Le Pipe. Un édifice qui avait créé la controverse à l'époque par son modernisme. Depuis, une association s'est créée pour sauver et entretenir l'église Saint-Guen, qui attend des rénovations depuis des années.
Un leg jamais versé
Cette association, "Les amis de Saint-Guen", poursuit aujourd'hui en justice le diocèse de Vannes et l'évêque Mgr Centène, "leur reprochant de pas avoir honoré la volonté du père Le Pipe de vouloir léguer ses biens à l'association". Le prêtre, décédé en 2016, avait en effet légué sa maison à l'association, afin d'assurer l’entretien de l’église qu’il avait fait construire. Mais l'association, qui n'en a jamais été informée, n'a eu connaissance du testament de l'abbé Le Pipe que de façon tout à fait fortuite.
"Depuis, huit ans, nous sommes en procédure contre le diocèse et l'évêque, rappelle Grégoire Maisonneuve, le fils de l'architecte et président de l'association Les Amis de Saint-Guen. "C'est choquant, s'indigne-t-il, que nous n'ayons pas été mis au courant de ce legs et qu'il n'ait jamais été versé !"
Le diocèse réagit
C'est l'Association diocésaine de Vannes qui est propriétaire de l'eglise Saint-Guen, rappelle le diocèse dans un communiqué, et cette dernière "n’a donné mandat à aucune association de pourvoir à l’entretien de cet édifice." Le père LePipe a institué cette association diocésaine légataire universel de son ses biens, à charge pour cette dernière de reverser le montant de la succession au comité des amis de saint Guen, "association chargée de l’entretien de l’église Saint-Guen à Vannes."
Or, selon le diocèse, ce n'est pas le cas : l'objet de l'association "les amis de Saint-Guen" semblant être "de promouvoir l’oeuvre de l’architecte, la participation à l’entretien de l’édifice n’apparaissant qu’en énième position."
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Une affaire classé sans suite
C'est d'ailleurs fait valoir le diocèse, pour cette raison que l'affaire a été classé sans suite en novembre 2020. Elle revient néanmoins devant la justice. Le 9 janvier prochain, l’évêque de Vannes, et trois autres prévenus devront répondre d’abus de confiance devant le tribunal correctionnel de Vannes.
L'association "les amis de Saint Guen" réclame plus de 300 000 euros au diocèse, soit le montant de la vente de la maison et les intérêts.