Pendant une semaine, plus de 1300 bateaux naviguent dans le Golfe du Morbihan. Des eaux difficiles, où les pièges sont nombreux. La sécurité d'un tel événement est un enjeu majeur. Comment est-elle organisée ? Quels moyens sont déployés ? Plongée au cœur du dispositif.
Bruno est pilote d'un semi-rigide. Il est responsable de l'un des 80 bateaux que coordonne l'organisation de la Semaine du Golfe. Sa mission est de transporter les journalistes d'un point à un autre ou de leur permettre de filmer les flottilles. Et Bruno ne rigole pas avec la sécurité: "Vous avez tous vos gilets ?" "On reste assis pendant la navigation ! ". Il faut dire que depuis l'arrivée de la dernière Route du Rhum, et l'accident qui a coûté la vie à 2 personnes, les règles se sont durcies sur les rassemblements de bateaux.
Un brevet pour transporter les passagers
Dorénavant les organisateurs d'événements maritimes demandent que les pilotes des bateaux qui transportent des personnes aient un diplôme particulier : le BACPN (Brevet d'aptitude à la conduite de petits navires). Un diplôme qui existe depuis 5 ans, mais qui jusqu'à la fin de l'année dernière n'était pas souvent exigé. Aujourd'hui il est devenu indispensable, ce qui ne facilite pas la vie des organisateurs, qui parfois peinent à trouver des candidats.
Bruno nous explique que ce diplôme "nécessite de passer une formation qui dure trois semaines et qui coûte relativement chère: 2.000 euros". Tout le monde n'est pas prêt à franchir le cap.
80 bateaux de sécurité
La sécurité sur l'eau, ce n'est pas que le transport de personnes, c'est aussi pouvoir porter assistance rapidement aux embarcations qui en auraient besoin. Pour cela, 80 bateaux sont mobilisés et sillonnent le Golfe chaque jour.
Kevin et Alexandre pilotent l'un d'entre eux. Lors de la parade d'ouverture, ils ont fait une dizaine d'interventions. "Essentiellement des dessalages" confie Kevin. Et puis la navigation dans le Golfe est pleine de pièges: "Il n'y a pas beaucoup de fond et de nombreux bancs de sable. Même pour nous, sans carte ce serait difficile".
1.300 embarcations à surveiller
Du haut de sa tour de contrôle sur les quais de Port Blanc, c'est Philippe Carrère qui coordonne tous les bateaux de l'organisation. Il est le responsable de la sécurité en mer des 1.300 navires inscrits. Une lourde mission:
"Le risque majeur c'est la surfréquentation. Car si tous les équipages inscrits à la Semaine du Golfe sont briefés chaque jour, il y a aussi sur l'eau un bon tiers de plaisanciers. Je ne dis pas qu'ils ne sont pas marins, mais ils ne savent pas forcément sur quoi ils vont tomber, et s'ils vont se retrouver au milieu d'une flottille de 200 bateaux. Et donc le plus grand risque, c'est qu'ils ne sachent pas forcément trop où aller, qu'ils accélèrent et fassent des vagues sur les petits bateaux de 3 mètres."
Philippe Carrère se souvient d'un accident assez grave en 2013 où le Cross et la Sécurité civile avaient dû intervenir. "Mais c'est assez rare. Le plus compliqué à gérer c'est la multiplicité de petits incidents simultanément sur le plan d'eau lorsque 1.300 bateaux naviguent en même temps".
La radio VHF pour coordonner tout le monde
Et Philippe Carrère de rappeler les canaux VHF utiles pour les marins pendant la semaine du Golfe. Le canal 77 est celui de l'événement, pour avoir toutes les informations. Chaque flottille a également sa fréquence. En cas de grosse difficulté, le canal 16, celui du Cross, prend le relais.
Par ailleurs, les affaires maritimes, les gendarmes de la mer, veillent eux aussi au bon respect des règles sur l'eau et pourront effectuer des contrôles, y compris d'alcoolémie, pendant toute la manifestation, pour que la fête reste une fête.
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