Comme en 2017, la campagne de Marine Le Pen, passera ce vendredi par Erquy. Un point de passage obligé pour dévoiler le volet environnemental de son programme… en réaffirmant surtout son opposition au projet éolien offshore de la Baie de Saint-Brieuc.
"Effectivement, Marine Le Pen était déjà venue à Erquy en 2017, je m’en souviens très bien. On avait parlé droit de pêche avec les professionnels du port", se souvient le Conseiller régional Gilles Pennelle.
Il sera une nouvelle fois aux côtés de la candidate RN pour une séquence à la fois énergétique et environnementale de la campagne. "Cette fois, si elle revient à Erquy, c’est bien entendu pour rappeler son opposition au projet de parc Eolien ".
"Trois fois plus chère que le nucléaire..."
Un projet qui suscite toujours autant d'opposition localement, notamment d'une partie des marins pêcheurs.
Des professionnels de la mer inquiets pour l'avenir et le renouvellement de la coquille Saint-Jacques... l'or de la baie. Une inquiétude qui trouve sur le tard les relais d'une partie de la classe politique.
Le Rassemblement National y dénonce "une double catastrophe à la fois environnementale et économique… On va mettre en péril la ressource d’une baie qui fait vivre les marins pêcheurs. Tout cela pour produire une électricité qui sera, au final, trois fois plus chère que l’énergie nucléaire".
Le Rassemblement National attend beaucoup de ce déplacement qui sera suivi et observé à la loupe par la presse nationale.
Le choix de "la France des oubliés"
Le choix d’Erquy s’impose comme une évidence par sa thématique, mais tombe aussi à point nommé pour une formation politique qui a compris que l’élection allait aussi se jouer loin des préfectures et sous-préfectures.
"C’est la France des oubliés", martèle encore Gilles Pennelle. "Cette France oubliée des politiques publiques à laquelle on tente d’imposer des mutations qu’elle n’a pas choisi".
Marine Le Pen a prévu de rencontrer les pêcheurs, les habitants et les élus locaux qui viendront à sa rencontre, par curiosité ou par adhésion… L’après-midi, ce sera sur les quais de Saint-Malo, qu'elle parlera de l’après Brexit avec des pêcheurs en attente de licences.
Un meeting de campagne, à la campagne
Le Rassemblement National, en quête de respectabilité et de légitimité sur des sujets moins essentiels par le passé, semble avoir fait le choix de s'éloigner des lignes de fractures idéologiques que sont les villes. La Bretagne reste pour le RN une terre de mission qui concentre, à elle seule, bien des problématiques.
Pour preuve, avant la fin de cette campagne présidentielle, Marine Le Pen a d’ores et déjà prévu de revenir en Bretagne pour y tenir meeting.
Et là encore elle ne devrait pas miser sur une ville-centre… histoire encore d’affirmer sa volonté d'être la voix d'une ruralité qui pourrait bien jouer les juges arbitres en avril prochain.