Vote du budget 2023. Une avancée vers davantage de "zones tendues" sur le logement, dont le littoral breton

Dans le projet de loi de finances 2023, un amendement vise à étendre le dispositif de zones tendues à des communes de moins de 50 000 habitants si elles ont une proportion élevée de résidences secondaires. C’est une petite avancée pour les uns, un petit pas pour d’autres, mais les choses bougent.

"C’est une petite avancée", annonce Paul Molac, le député du Morbihan,  "un tout petit pas," confirme Alan Le Cloarec, membre de Douar ha Frankiz. 

Dans le projet de loi de finances 2023, le gouvernement a intégré un amendement qui vise à étendre le dispositif de zones tendues à davantage de communes.

Jusqu’ici, seules les agglomérations de 50 000 habitants dans lesquelles il existait  "un déséquilibre marqué entre l'offre et la demande de logements, entraînant des difficultés sérieuses d'accès au logement sur l'ensemble du parc résidentiel existant, qui se caractérisent notamment par le niveau élevé des loyers, le niveau élevé des prix d'acquisition des logements anciens ou le nombre élevé de demandes de logement par rapport au nombre d'emménagements annuels dans le parc locatif social étaient concernées. "

28 agglomérations françaises font partie de ces zones tendues. Aucune commune bretonne. 

  

"Ni dieu, ni maitre, ni AirBnb"

Depuis plusieurs années, différents mouvements militent pour que la région soit reconnue comme une de ces zones. "Il faut aujourd’hui classer toute la Bretagne en zone tendue ",affirme Alan Le Cloarec. "Le phénomène de spéculation sur le logement a commencé sur la côte et dans les îles, maintenant, on le ressent partout. Il y a des zones où c’est encore plus violent, mais il est difficile de se loger partout.

Début septembre, plusieurs rassemblements ont été organisés en Bretagne. "Ni dieu, ni maître, ni Air Bnb", pouvait-on lire sur les pancartes. 

5 000 communes en zone tendue ?

Dans les communes qui passent en zone tendue, les maires peuvent majorer le taux de taxe d’habitation des résidences secondaires. 

"J’estime que toute commune connaissant une proportion de résidence secondaire deux fois supérieure à celui de la moyenne nationale (qui est actuellement établie autour de 10%, soit un taux de 20%), devrait être considérée comme appartenant à une zone tendue", explique Paul Molac.

Le nom et le nombre des communes seront fixés par décret par le gouvernement. Le député en espère 5000 en France. Il souhaite également que les plus values immobilières de résidences secondaires soient surtaxées pour éviter les spéculations.

"Je vais me battre pour ce dispositif de lutte contre le phénomène de sur-spéculation immobilière puisse être élargi à la Bretagne et redonner des marges de manœuvre pour permettre aux plus modestes d’établir leur résidence principale à proximité de leur lieu de travail", indique Paul Molac.


"Il y a les résidences secondaires, mais il y a aussi les gites, les Airbnb…" poursuit Alan Le Cloarec, "c’est un  véritable danger pour la jeune génération, où vont-ils pouvoir vivre ?  Les travailleurs, les étudiants... Nous ne voulons pas que la Bretagne devienne une carte postale. "

"Vivre et travailler au pays"

"Les gens qui ont acheté à prix d’or des maisons en Bretagne, ils ont besoin aussi d’avoir des gens pour les servir au restaurant, pour entretenir les jardins, vendre le pain etc etc… L’enjeu est énorme, on l’a vu cet été. Pour la première fois peut-être, il y a des restaurants qui ont dû fermer certains jours parce qu’ils n’avaient pas assez de personnel. "

"Je ne suis pas sûr que les gens s'en rendent compte, mais les élus commencent à bouger,  se félicite le militant. Il faut que les choses changent ! "

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