Le passage de la tempête Kirk a provoqué plusieurs évacuations en urgence en Eure-et-Loir. Depuis mercredi, les pompiers sont intervenus à 507 reprises sur l'ensemble du département.
C'est sans doute une tempête dont se rappelleront les Euréliens. Kirk a provoqué de nombreuses inondations dans plusieurs communes du département. Chartres, Nogent-le-Rotrou, Auneau, Courville-sur-Eure, Bonneval, Épernon, Saumeray, Alluyes... beaucoup de villes ou villages ont été touchées et les images impressionnantes ont fait le tour des réseaux sociaux.
Météo France a été obligée de placer le département entier en vigilance rouge face aux crues. À Épernon, le niveau de l'eau atteignant au moins la moitié des véhicules stationnés dans les rues de la ville.
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200 habitations concernées par des inondations
Au total, en fin d'après-midi, la mairie informait qu'environ 70 interventions des secours avaient été réalisées et qu'au moins 200 habitations avaient été concernées par des inondations plus ou moins importantes. Une cellule de crise a été installée à l'hôtel de ville et un accueil d'urgence a été mis en place dans un gymnase.
Dans le sud du département, à Bonneval, le Loir est progressivement sorti de son lit pour atteindre le niveau de la crue de référence de janvier 1961. Le centre-ville est inondé et les sinistrés ont été mis en sécurité. Les trois écoles de la commune seront d'ailleurs fermées ce vendredi 11 octobre.
"C'est le bruit de l'eau à travers la porte qui m'a réveillé cette nuit"
À une dizaine de kilomètres de Bonneval, dans le village de Saumeray, la situation est aussi très délicate. "J'ai la moitié de la maison qui est inondée", assure Anthony, 28 ans, habitant de la commune. "J'ai à peu près 40 ou 50 cm d'eau, à hauteur du genou, dans ma maison. C'est le bruit de l'eau à travers la porte qui m'a réveillé cette nuit. C'est monté en une demi-heure ce matin", poursuit l'habitant.
Dans le centre bourg, l'évacuation a aussi été difficile. "On a 20 centimètres d'eau dans la maison, dans les chambres toutes neuves de mes filles, je peux tout recommencer", raconte amèrement Damien, agriculteur et père de famille de 40 ans, qui vit avec sa femme et ses deux filles de six ans. "J'ai commencé à faire des cartons mardi soir avec des affaires et des papiers. J'ai suivi l'épisode pluvieux tout le long en suivant mon radar. Je n'ai pas dormi depuis 72h", poursuit-il.
Un manque de prévention ?
Cet habitant regrette le manque de prévention de la municipalité face à cet épisode pluvieux exceptionnel. "Il est tombé 100 mm donc on savait bien que le Loir allait déborder, il fallait bien se douter qu'il y allait avoir des catastrophes", indique Damien.
Ces habitants parviennent à trouver des solutions d'hébergement d'urgence chez leurs familles et amis en attendant que le niveau de l'eau baisse suffisamment pour retrouver leurs logements. Avant d'entamer toutes les procédures d'expertise avec leurs assurances pour faire un état des lieux des dégâts.