Témoignage. Guerre entre le Hamas et Israël : "on s’attendait à une troisième intifada, mais pas à des actions aussi violentes"

Publié le Écrit par Matthieu Jarry

Bassem Daoud, un Palestinien vivant en France depuis 40 ans, est sous le choc depuis samedi. Il condamne les attaques du Hamas et se dit terrifié pour sa famille sous les bombes israéliennes à Gaza.

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Le comité tourangeau de l’Association France Palestine Solidarité espérait organiser un rassemblement pour la paix ce samedi à Tours. Les interdictions prononcées par la Préfecture de Paris, ou celle des Bouches-du-Rhône, placent les organisateurs dans l’incertitude. « Nous sommes absolument contre les meurtres, contre toute agression de civils et d’innocents » prévient Bassem Daoud, représentant en Touraine de l’association France Palestine Solidarité, en réaction aux attaques menées par le Hamas en Israël. « Nous souhaitions organiser un rassemblement pour la paix, pour la libération des otages israéliens, pour la libération de prisonniers palestiniens, et pour l’envoi d’une force internationale sur place », précise-t-il. La communauté palestinienne compte une quarantaine de membres en Centre-Val de Loire. Avec leurs familles et amis, ils avaient l’ambition de réunir au moins une centaine de personnes à Tours. Mais après les interdictions de manifestations de soutien au peuple palestinien à Paris, à Marseille, les membres de l’association s'interrogent sur la possibilité de se mobiliser pour leurs proches en Palestine.

 « Plus grande prison à ciel ouvert au monde »

Installé en France depuis 1983, Bassem Daoud dit n’avoir pas vu ses tantes et cousins résidant à Gaza depuis 42 ans en raison des interdictions de sortir ou entrer dans l’enclave palestinienne. S’il condamne les attentats du Hamas, impossible pour lui de ne pas faire le lien « avec la politique menée par le gouvernement d’extrême droite israélien depuis le début de l’année qui intensifie l’occupation et la colonisation israélienne de territoires palestiniens, et le blocus continu de Gaza, qui empêche notamment des familles de Gaza de retrouver leurs parents de Cisjordanie ».  « Gaza est la plus grande prison à ciel ouvert au monde, la situation est très dure depuis trop longtemps, et s’est durcie cette année ; on s’attendait à une troisième intifada mais pas à des actions aussi violentes », poursuit-il.

« Nulle part où se cacher »

Bassem Daoud a bien du mal à rester en contact avec sa famille et veut témoigner de la souffrance des populations civiles. « Mes tantes et mes cousins et cousines ont quitté leur ville de Khan Younès dans la bande de Gaza quand ont commencé les bombardements israéliens. Leurs immeubles ont été détruits depuis. Comme la plupart des habitants, ils errent dans les rues, car ils n’ont nulle part où fuir, nulle part où se cacher, il n’y a pas d’abris pour la population civile », déplore-t-il. Et de souligner que le point de passage de Rafah, vers l’Egypte, est également la cible de bombardements israéliens.

« Les Palestiniens sont des êtres humains »

En plus des civils tués par les bombardements, Bassem Daoud craint une catastrophe humanitaire : « il n’y plus d’eau, plus d’électricité, c’est impossible de réaliser une opération à l’hôpital…

Il faut faire quelque chose, les populations civiles palestiniennes ne sont pas des animaux comme le déclare le ministre de l’intérieur israélien, Yoav Gallant, qui appelle à commettre des crimes de guerre. Les Palestiniens sont des êtres humains qui devraient avoir des droits. Il faut vraiment qu’une force internationale intervienne pour protéger les civils.

Bassem Daoud, représentant en Touraine de l’association France Palestine Solidarité

Les membres de l’antenne tourangelle de France Palestine Solidarité se disent par ailleurs inquiets quant à la liberté d'expression et de manifester en France. Pour l’heure, l’association n’a pas formulé de demande de rassemblement à la préfecture d’Indre-et-Loire. Avant de décider ou non d'un rendez-vous à Tours, ils scruteront avec attention la journée du 12 octobre à Paris, où un appel à manifester circule malgré l’interdiction. 

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