Violence sur les terrains de football : les clubs amateurs sifflent la fin du match

Une rencontre opposant les jeunes de moins de 18 ans de La Riche et de Montrésor a tourné au vinaigre ce 16 décembre. Après le match, deux joueurs de Montrésor ont été agressé, et leur van a été vandalisé.

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Le football amateur est-il malade de sa violence ? Ce lundi 18 décembre, le football club de Montrésor, en Indre-et-Loire, porte plainte contre X pour dégradations après un épisode de violence ayant eu lieu après sa rencontre avec le Racing La Riche.

Un joueur de Montrésor a été visé par un coup de pied, et un autre insulté, tandis que le minibus de l'équipe a été vandalisé et deux de ses vitres brisées.

"On n'a pas envie de voir ça sur tous les terrains"

"La sortie de match a été très houleuse" confirme Bertrand Vidal, éducateur sportif au club de foot de Montrésor, qui mentionnent "des joueurs qui voulaient en découdre, des menaces, et un coup porté dans le dos d'un de nos joueurs". Seul le sang-froid des dirigeants des deux clubs sportifs, qui ont fait en sorte que les adolescents rentrent rapidement aux vestiaires, a permis d'éviter à la situation d'échapper à tout contrôle.

"C'est assez grave, car ce n'est qu'un match de foot", déplore l'éducateur sportif. "On n'a pas envie de voir ça sur tous les terrains, évidemment.

"C'est la première fois que je vois une chose pareille", s'indigne pour sa part le président du Racing La Riche, Michel Guillot. "Il y a déjà eu des fins de match houleuses mais jamais à ce point." Deux joueurs de 17 ans de La Riche, déjà mis à l'écart par le passé en raison de problème de comportement, sont désormais visés par une procédure d'exclusion définitive.

Avec tout ce qui se passe aujourd'hui dans le football, si on ne faisait rien on passerait pour des incapables.

Michel Guillot, président du Racing La Riche

Si pour Bertrand Vidal, inquiet de ternir l'image du sport, il s'agit bien d'un "acte isolé, venant de jeunes qui ne respectent rien", le phénomène des violences dans le foot semble bien s'amplifier. "Depuis quelques mois, voire années, on sait qu'il y a de la violence dans le foot" reconnaît-il.

Un phénomène qui s'emballe

Et la réaction des clubs, quant à elle, peine à s'organiser, même si de plus en plus cherchent à redresser la barre. Quelques jours avant cet cette rencontre à La Riche, le C'Chartres avait par exemple pris la décision d'interdire aux parents des joueurs d'assiter aux entraînements, suite à plusieurs épisodes de violence.

Le phénomène ne concerne d'ailleurs pas que les "petits" clubs. Le 2 décembre dernier, un supporter du FC Nantes avait été tué dans une rixe avec un chauffeur de VTC transportant des fans niçois, en marge d'un match avec l'OGC Nice. Il s'agissait du plus dramatique incident d'une véritable série noire, depuis la dégradations du bus de l'OL à Marseille ou de Brest à Montpellier, et l'agression du petit Kenzo en juin par des supporters d'Ajaccio à Marseille.

Ce lundi 18 décembre, une réunion entre le ministère des Sports et l'Instance nationale du supportérisme (INS), devait permettre à la ministre Amélie Oudéa-Castera de présenter un "vaste" projet avec pour objectif d'endiguer les violences dans et autour des stades. Si le plan, qui doit être mis en place à la mi-janvier, reste vague, les mesures évoquées par le ministère concernent notamment un "moratoire sur les déplacements de supporters".

Pour Bertrand Vidal, l'éducateur sportif de Montrésor, c'est aussi justement par le bas, par l'éducation, et dès le plus jeune âge que la bataille se joue. "On est nombreux à travailler pour inculquer les valeurs éducatives du sport et donner une belle image du foot grâce au programme éducatif de la FFF", indique-t-il. De son côté, la FFF a mis en place une plateforme d'alerte, permettant de signaler plus facilement les faits graves, comme les violences physiques ou verbales.

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