Suivez le résultat du premier tour des élections législatives 2022 dans les trois circonscriptions du Loir-et-Cher.
Après la victoire d’Emmanuel Macron au scrutin présidentiel en avril dernier, les électeurs se sont rendus aux urnes ce dimanche 12 juin, pour déterminer quels députés allaient les représenter à l’Assemblée nationale, et donner (ou non) une majorité au président de la République et à son gouvernement.
Nous vous proposons de découvrir comment les habitants des trois circonscriptions du Loir-et-Cher ont voté pour ce premier tour des élections législatives 2022, et s’ils ont voté. L’abstention en 2017 avait atteint 54,93 % pour le premier scrutin.
Les résultats en temps réel juste ici :
La première circonscription
C'est une nouvelle fois un triomphe pour le fraichement élu ministre de l'Agriculture Marc Fesneau. L'élu MoDem investi par Ensemble, remporte ce premier tour de l'élection législative avec 31,97% des voix. Sur notre antenne, le candidat de la majorité se dit "fier de ce score" et se concentre déjà sur le second tour. "Ceux qui ne se sont pas déplacés, ceux qui n'ont pas voté pour moi, je dois aussi les convaincre". Une campagne qu'il continuera de mener sur le terrain.
Loin derrière lui, le candidat de la NUPES Reda Belkadi comptabilise 24,31% des voix. Il est "satisfait d'arriver au second tour" face au député sortant et il croit en sa victoire pour le second tour. Grand perdant des élections régionales de l'an dernier, Michel Chassier, arrivé troisième dans ce scrutin, reconnait une progression de plus de sept points mais "regrette qu'un candidat de division se soit déclaré", faisant référence à Franck Martin, le candidat Reconquête !
Marc Fesneau est affaibli par ce premier tour. A la fois dans les milieux ruraux et urbains, les gens ont souffert du mandat d'Emmanuel Macron
Reda Belkadi, candidat NUPES dans la première circonscription du Loir-et-Cher
La circonscription centrale du Loir-et-Cher englobe la majeure partie de Blois, la préfecture, ainsi que le Controis et le canton de Montrichard, à la frontière avec la Touraine. Blois étant son principale centre de population, la couleur de la circonscription a souvent suivi celle de la ville : socialiste de 1988 à 2002, elle passe au centre sous Nicolas Perruchot de 2002 à 2012.
En 2012, la circonscription est regagnée par le PS Denys Robiliard, qui la perd à nouveau en 2017 face à Marc Fesneau (MoDem). Nommé ministre en 2018, il laisse son siège à Stéphane Baudu. En 2017, Marc Fesneau avait obtenu 34,59% des voix au premier tour, et s'était imposé avec 69,15% des votes face au candidat du RN Michel Chassier.
Élu entre-temps conseiller régional du Centre-Val de Loire en 2021, sans en emporter la présidence, il est de nouveau candidat en 2022, mais son poste de ministre de l'Agriculture l'obligera à démissionner en cas de victoire et à laisser à nouveau son siège à son suppléant.
Pas moins de huit autres candidats sont en lice pour cette circonscription. Les électeurs vont-ils choisir la continuité avec le candidat de la coalition centriste, ou vont-ils basculer vers la gauche ou la droite ?
La deuxième circonscription
La victoire paraissait compromise, mais personne n'aurait pu imaginer une telle défaite pour Guillaume Peltier. Le député sortant, élu sous l'étiquette LR mais se présentant cette fois au nom de Reconquête !, le parti d'Eric Zemmour, est arrivé en cinquième position. Devant lui, le candidat RN Roger Chudeau et celle de la majorité Emmanuelle Chaplaut sont qualifiés pour le second tour, avec respectivement 24,04% et 20,28% des voix. Le Républicain Pascal Bioulac arrive lui en troisième position avec 17,28% des voix.
On fait un parti sur le temps long pour unir les droites. A l'avenir, il faudra bâtir cette union des droites avec le Rassemblement National et Les Républicains
Guillaume Peltier, candidat Reconquête ! dans la deuxième circonscription, sur CNEWS
Des forêts, des rivières, des lacs, des châteaux : la deuxième circonscription, c'est avant tout la Sologne. Cette circonscription rurale regroupe presque toute la moitié sud-est du département, de Chambord à Romorantin-Lanthenay et de Lamotte-Beuvron à Saint-Aignan. Terre fidèle, voire féodale, elle est restée entre les mains du maire PS de Romorantin de 1988 à 1993, avant d'être prise par le RPR (puis UMP) Patrice Martin-Lalande.
En 2017, le député sortant adoube Guillaume Peltier, alors conseiller régional. Ce dernier arrive en tête du premier tour (29,08%), avec 127 voix d'avance sur le candidat LREM, le maire de Contres (devenue le Controis-en-Sologne), Jean-Luc Brault. Au second tour, Guillaume Peltier l'emporte nettement avec 53,93% des voix.
Repassé à l'extrême-droite par le biais d'un ralliement de dernière minute au parti Reconquête d'Éric Zemmour, Guillaume Peltier devra composer à la fois avec l'opposition de la droite et du centre locaux, qui lui sont très hostiles depuis les départementales, mais également avec la concurrence du Rassemblement national et de la gauche.
La troisième circonscription
Si le résultat final est très serré dans la troisième circonscription du Loir-et-Cher, il en demeure une chose : le suppléant de Maurice Leroy, Pascal Brindeau (UDI), ne briguera pas un nouveau mandat de député. Arrivé en troisième position avec 21,71% des voix, ce sont finalement Christophe Marion (Ensemble) et Marine Bardet (RN) qui sont en ballotage pour ce second tour, avec 24,54% et 24,03% des voix.
Agricole et rurale, la 3e circonscription du Loir-et-Cher est la moins peuplée du département, et couvre une vaste moitié nord du territoire, centrée sur Vendôme. Depuis les années 60, son cœur bat résolument au centre, et à une exception près en 1967 elle a toujours placé un candidat du MRP (parti démocrate-chrétien des années 50 et 60), du CRP, de l'UDF et enfin du Nouveau Centre en tête aux législatives.
C'est l'ancien président du conseil départemental et ancien ministre de la Ville, Maurice Leroy, qui est techniquement le député élu de la circonscription depuis 1997. En 2019, il a néanmoins démissionné de son poste pour rejoindre l'entreprise publique en charge des travaux du Grand Moscou, Mosinjprojekt, dont il est toujours directeur-général adjoint malgré l'invasion russe de l'Ukraine. C'est son suppléant Pascal Brindeau qui reprend son siège.
En 2017, Maurice Leroy est arrivé en tête avec une avance confortable : 38,11% au premier tour et 61,06% face à la candidate de la majorité présidentielle Marlène Martin au second tour. Au premier tour des élections de 2017, la majorité présidentielle n'avait obtenu qu'une circonscription dans le département, laissant les deux autres à la droite et au centre-droit, comme le montre ce graphique.