Ce jeudi 13 janvier est un jeudi noir dans l’Education Nationale. Plusieurs syndicats ont appelé à la grève dans les écoles, collèges, lycées contre le protocole sanitaire devenu ingérable et pour dénoncer un ras-le-bol généralisé.
Plus de 2000 manifestants à BesançonC'était l'un des rassemblements de Franche-Comté. Une représente du Snuipp-FSU prend la parole Place Granvelle et invite les manifestants qui le souhaitent à s’exprimer. Prennent alors le micro : le fils d’une enseignante, un lycéen, une maman et un professeur. En l’espace de quelques minutes, tout le monde comprend que le ras-le-bol dans l’éducation nationale touche bien plus que les enseignants eux-mêmes.
« Je prends la parole au nom de ma mère, professeure. Il faut davantage d’enseignants dans les écoles ce n’est plus possible ». Un lycéen de Jules Haag poursuit : « le corps enseignant est sous pression et il est nécessaire d’avoir de vraies mesures ». Une maman mécontente s’exprime à son tour : « trois tests en quatre jours. C’est fini, je ne fais plus tester mes enfants !». Un professeur termine en demandant plus de logique dans les mesures sanitaires. « On aère les salles, on met des masques, on se lave les mains mais on sait que c’est à la cantine qu’on se contamine le plus. Pourquoi ne pas diviser le temps passé à la cantine tout simplement ?».
Plus de 2000 personnes ont manifesté dans les rues de Besançon. On compte parmi elles des infirmières, des travailleurs sociaux, des AESH…Le départ de la manifestation était prévu à 14h00 Place de la Révolution. Dans le cortège des pancartes aux messages piquants : « Renouveler l’air, virer Blanquer » ou encore « j’en ai marre d’être une girouette ».
Puis la foule s’arrête devant le rectorat où symboliquement, chacun pouvait accrocher son masque sur lequel était inscrit un message personnel : la plupart demande la démission du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer.
« Une pagaille indescriptible »
L'ensemble des syndicats enseignants dont le Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire dénoncent "une pagaille indescriptible" dans les établissements scolaires en raison de l'épidémie de la Covid-19 et des protocoles sanitaires qui changent parfois du jour au lendemain.
"Cet appel intersyndical large et inédit (enseignants, personnels de santé, de vie scolaire, de direction, d’inspection...) répond à une situation de chaos dans les établissements dont la responsabilité incombe totalement au ministère de l’Éducation nationale dirigé par le ministre Jean-Michel Blanquer depuis bientôt 5 ans. Ce dernier, après avoir supprimé de nombreux postes dans les collèges du département et désorganisé les lycées par ses réformes, enchaîne les protocoles annoncés dans la presse, méprisant ainsi les personnels de toutes catégories, les élèves et leurs parents" dénonce le SNES de Haute-Saône.
Une grève interprofessionnelle portant sur les salaires et les emplois est dores et déjà programmée le jeudi 27 janvier. « Les revendications actuelles viendront sans aucun doute se greffer » prévient un membre du Snuipp-FSU.
Combien de grévistes dans l'académie de Besançon ?
L'académie de Besançon a publié le suivi de la grève. Voici ses chiffres.
- Moyenne générale pondérée : 25,49 % (27,34 % au national)
- Moyenne enseignants pondérée : 27,76 % (31,07 % au national)
- Moyenne pondérée enseignants 1er degré : 39,03 % (38,48 % au national)
- Moyenne pondérée enseignants 2d degré : 16,83 % (23,73 % au national)
En Franche-Comté, plusieurs manifestations étaient prévues, de Belfort à Montbéliard, Besançon, Dole, Lons-le-Saunier ou Saint-Claude. De nombreux élus comme Anne Vignot, maire de Besançon ou Martial Bourquin maire d'Audincourt ont apporté leur soutien aux enseignants.
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Vanessa Hirson notre journaliste était sur place.