Le dossier des indemnisations pour les militaires exposés aux essais nucléaires français en Algérie puis en Polynésie ressort au tribunal administratif de Besançon. Si Jean Leu militaire de carrière est décédé, sa veuve réclame réparation et surtout reconnaissance par l'état.
Gerboise bleue, c'est le nom de code qui avait été donné au tout premier essai nucléaire aérien effectué dans le Sahara le 13 février 1960 sur ordre du général de Gaulle. Cette explosion, quatre fois plus importante que celle d'Hiroshima, avait permis à la France de devenir une puissance nucléaire.
Suivront Gerboise blanche, puis rouge, puis verte. Puis 13 autres essais, souterrains cette fois-ci. En tout, la France procèdera à 17 essais nucléaires dans le Sahara jusqu'en 1966.
Quel impact pour la santé humaine ?
Le parcours du nuage est connu. Un jour après l'explosion, il traverse le désert, en fonction des vents, et atteint Tamanrasset. En l'espace de 24 heures, l'Afrique subsaharienne est touchée. En Afrique centrale, Ndjamena et Bangui le sont aussi.Trois jours plus tard, le nuage remonte vers l'Afrique de l'Ouest pour atteindre Bamako, quatre jours après l'explosion. Deux semaines après, toujours chargé de radioactivité, il atteint les côtes méditerranéennes espagnoles, ainsi qu'une bonne moitié de la Sicile.
Reste à savoir, désormais, quel a pu être l'impact du nuage sur la santé des populations.
La veuve d'un pilote de l'Armée française demande réparation aujourd'hui devant le tribunal administratif de Besançon. Elle estime que le décès de son mari est la conséquence des essais nucléaires pratiqués en Algérie.
Reportage de Thierry Chauffour et Sébastien Poirier
Des victimes algériennes ont elles aussi saisi la justice, et réclament des comptes à la France.