La Banque Nationale Suisse a décidé d'abandonner le taux plancher du franc suisse. Cette mesure a provoqué un krach boursier et inquiète fortement les entrepreneurs suisses. Les frontaliers, eux, gagnent 30% de plus. Revue du web....
La Banque Nationale Suisse (BNS) a pris les marchés par surprise en annonçant jeudi l'abandon du taux plancher, l'axe principal de sa politique monétaire depuis plus de trois ans, déclenchant une montée en flèche du franc suisse et une véritable tempête en Bourse.
En septembre 2011, en pleine crise de l'euro, la banque centrale helvétique avait fixé un taux de change minimum à 1,20 franc suisse pour 1 euro afin de décourager les investisseurs de se retrancher derrière sa devise, une valeur refuge par excellence, alors que sa surévaluation avait lourdement impacté
les entreprises exportatrices suisses.
"Cette mesure exceptionnelle et temporaire a préservé l'économie suisse de graves dommages", a expliqué la BNS dans un communiqué.
Ces dernières semaines, cet axe central de sa politique monétaire a cependant été malmené par la chute de l'euro face au dollar, qui a entraîné par ricochet une dépréciation du franc suisse face au billet vert.
"Dans ce contexte, la Banque nationale est parvenue à la conclusion qu'il n'est plus justifié de maintenir le cours plancher", a-t-elle considéré.
L'an passé, le franc suisse s'était dangereusement rapproché du cours plancher alors que la BNS s'était retrouvée prise en étau entre la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE), qui s'acheminait vers un assouplissement quantitatif, et celle de la Réserve fédérale américaine, qui s'orientait au contraire vers un relèvement des taux.
Lors d'une conférence de presse jeudi à Zurich au siège de la BNS, Thomas Jordan, son directeur général, a déclaré que compte tenu de l'évolution de la situation dans les principales zones monétaires "s'accrocher au taux plancher n'avait plus de sens à long terme", estimant qu'il s'agissait du "bon moment" pour y renoncer.
Dans la foulée la BNS a annoncé qu'elle abaissait à nouveau son taux d'intérêt, à -0,75% afin de réduire l'attrait du franc suisse. (AFP)
Les réactions se sont multipliées, tous les journaux en parlent, les généralistes et les spécialistes de l'économie.
Dans le Figaro, on relaie vite l'information. Dans Libération, le journaliste insiste sur le fait que personne n'a anticipé cette décision. Le site du quotidien spécialisé "Les Echos" explique bien les causes et les conséquences d'une telle décision.
Le Point raconte pourquoi une Suissesse est très contente : elle vient de gagner de l'argent juste avec le change.
Autres heureux : les frontaliers. Selon "L'Expansion", ils seraient les grands gagnants : grâce à ce nouveau taux de change, ceux qui sont payés en franc suisse et qui vivent en France voient leur revenu augmenter, pour le moment, de 30 %.
Ceux qui font grise mine : les chefs d'entreprise. Ils auront beaucoup plus de mal à exporter, comme l'explique Le Figaro qui publie une interview du patron de Swatch qui parle de "tsunami".