La SNCF et Alstom se donnent 18 mois pour créer la 5e génération de TGV

Le jour même où les salariés d'Alstom Belfort apprenaient le transfert de leur emploi en Alsace, leur groupe et la Sncf présentaient leur projet de TGV du futur. La 5 eme génération de TGV ne pourra sans doute pas être contruite dans le berceau historique du TGV .

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La SNCF et le constructeur ferroviaire français Alstom ont présenté hier leur "partenariat d'innovation" destiné à concevoir d'ici fin 2017 la cinquième génération de TGV, qui pourrait entrer en service dès 2022.
"On se donne 18 mois maximum pour concevoir un TGV", a déclaré Rachel Picard, directrice de Voyages SNCF - branche de l'entreprise publique
chargée notamment de l'exploitation des TGV - lors d'une conférence de presse.
Ce futur train, appelé à remplacer les premiers TGV orange mis en service sur la ligne Paris-Lyon dans les années 1980, ne sera pas plus rapide
que les derniers modèles (320 km/h maximum), mais devra être "plus économe sur tous les plans".

La SNCF veut un TGV 20% moins cher à l'achat - les versions récentes coûtent 30 millions d'euros pièce -, avec des frais de maintenance et une consommation d'énergie réduits de 25%, et une capacité accrue de 20%, soit "jusqu'à 700 personnes à bord".
Ces trains, qui "vont rouler jusqu'en 2050" devront en outre proposer "des aménagements intérieurs qui peuvent changer rapidement et qui pourront évoluer dans le temps", a-t-elle ajouté.

La SNCF, qui évalue son besoin "entre 50 et 200 rames", a lancé mi-2015 un appel d'offres pour un "partenariat d'innovation", forme de contrat créée en 2014 qui permet de coupler un marché de recherche et développement puis d'éventuelles commandes sans passer par un nouvel appel d'offres.
"Plusieurs entreprises se sont montrées intéressées par la démarche", a affirmé Pascal Desaunay, directeur du programme côté SNCF, sans préciser le nombre d'offres finalement déposées.

"La première phase sera financée à hauteur de 5 millions d'euros par la SNCF", a indiqué Jean-Baptiste Eymeoud, directeur d'Alstom France, soulignant que son entreprise "va dépenser beaucoup plus sur 18 mois".

Une éventuelle commande ferme fournirait de l'activité à 1.500 salariés de 8 des 12 sites du groupe en France, et à plus de 4.000 personnes en comptant les sous-traitants, a-t-il estimé. 

Ce marché est crucial pour les usines françaises d'Alstom, confrontées à une pénurie de commandes qui a conduit la direction a annoncer le même jour l'arrêt de sa production de trains à Belfort d'ici 2018.

"Si à l'issue de la phase d'études il n'y avait pas de commande, on serait face à un drame industriel qu'on va essayer d'éviter", a assuré M. Desaunay.

Ce "partenariat d'innovation" consiste donc en une série d'études réalisée à Paris par des experts de la SNCF et d'Alstom. Un calendrier trop tardif pour tenter de "sauver" le site Belfortain. 
 

 

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