Ils pensaient vivre une mauvaise saison après une météo maussade au printemps, mais les apiculteurs alsaciens voient leur production en partie sauvée grâce au miel de sapin. C'est une surprise, puisque les abeilles n'en produisent en moyenne que tous les quatre à cinq ans.
Temps froid et humide jusqu’en mai, floraison tardive des robiniers, châtaigniers ou tilleuls ; les apiculteurs s’attendaient à une très mauvaise année 2013. Certains d’entre eux ont même dû nourrir leurs abeilles pour assurer leurs survie à la fin du printemps alors que c’est habituellement une période faste pour les insectes qui n’auraient eu qu’à se servir en pollens et nectars. Le président du syndicat des apiculteurs d’alsace, André Frieh n’avait pas de meilleurs espoirs concernant les prévisions de miel de sapin. “Nous avions fait des comptages de pucerons dans les sapins, et là non plus, ce n’était pas rassurant”, explique-t-il.
Une collaboration entre le puceron et l’abeille
Pour produire du miel de sapin, l’abeille doit se faire aider par le puceron. Ce dernier pique les aiguilles des sapins pour se nourrir de leur sève, mais il est incapables de digérer les sucres contenus dans le liquide. Ces sucres sont alors rejetés dans un miellat tété par les abeilles. Le sucre du sapin ou de l’épicéa est alors transformé en miel dans les ruches. La production de miel de sapin est plutôt rare. Les populations de pucerons doivent être suffisantes et exister au moment où les abeilles recherchent de la nourriture. C’est la raison pour laquelle ce miel n’est produit que tous les quatre à cinq ans.
Un miel dont les alsaciens raffolent
Le miel de sapin, connu pour être fort en goût et très typé est prisé des alsaciens. Selon André Frieh, c’est le miel le mieux vendu par ses producteurs. Le miel de sapin d’Alsace se trouve assez rarement en grandes surfaces. Les apiculteurs profitent de la popularité de ce produit pour le vendre directement au consommateur, sans avoir besoin de rechercher d’autres canaux de vente.