Depuis 20 ans, Jean-Michel Deiss, viticulteur à Bergheim, vend un grand cru qui ne porte aucune mention de cépage sur l'étiquette. La raison est simple : plus d'une dizaine de types de raisin sont plantés sur les parcelles.
C'est ce qu'on appelle la complantation. L'idée, c'est que le goût du vin, ce n'est pas le cépage qui le donne, mais le terroir.
Le reportage de G. Kuster - J. Roché - A. Ahmed. Interview : Jean-Michel Deiss, vigneron
L'expression "complanter une terre" s'applique à l'agriculture en général, et signifie que l'on associe différentes cultures sur un même territoire. Dans une définition proposée par l'Encyclopædia Universalis, l'exemple suivant est donné : "complanter une terre, c'est y associer arbres et arbustes à d'autres cultures. Les prairies normandes avec pommiers à cidre sont un type de parcelles complantées". En viticulture, la complantation consiste à mélanger plusieurs cépages sur une même parcelle.
Dans un article publié sur le site de La Revue du vin de France, le Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace (CIVA) indique que "les vins déclarés en assemblage dès la récolte – incluant les vins issus de complantation - ne représentent en 2011 que 74 ha soit 0,5 % des surfaces en production».