Le gouvernement "mobilise" tous les moyens pour "identifier les responsables" du survol de centrales nucléaires par des drones, et y "mettre un terme", assure le Secrétariat général à la défense et à la sécurité nationales (SGDSN), dépendant du Premier ministre.
"L'ensemble des services de l'Etat en charge de la sécurité et de la sûreté des points d'importance vitale (intérieur, énergie et environnement, défense) sont mobilisés depuis le début des survols pour identifier les responsables de ces actes et y mettre un terme", indique dans un communiqué le SGDSN. Le survol organisé et simultané "ne présente pas forcément de danger. Donc il n'y a pas eu spécifiquement d'ordre de tirer sur ces drones-ci", a indiqué dimanche un conseiller de Matignon.Il a expliqué le dispositif habituellement mis en place en cas de danger et qui ne s'applique pas à la situation présente. "Les gendarmes qui surveillent les centrales font partie des pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie nationale. Il y a un peloton dans chaque centrale, payé par EDF, en plus de la surveillance assurée par des agents privés. Ce sont des groupes de 24 à 30 personnes qui se relaient", a dit le conseiller. "Ces pelotons, qui ont les pouvoirs et compétences régaliens en tant que gendarmes, ont pour instruction permanente, de même que les services de l'armée de l'air chargée de la défense aérienne, d'abattre tous les aéronefs qui pourraient représenter un danger pour les centrales et cela s'applique aussi aux drones".
"C'est une posture permanente et l'affaire actuelle n'y change rien". "L'Etat ne communiquera pas sur le détail des mesures de protection ni sur la stratégie mise en oeuvre. C'est une des conditions de l'efficacité, car communiquer serait affaiblir la sécurité", a prévenu le conseiller. Les centrales nucléaires sont "conçues pour résister à toute menace embarquée" sur les drones, a rappelé le SGDSN. "En aucun cas je ne laisserai quiconque, parce que j'entends déjà les déclarations d'un certain nombre d'associations, porter atteinte à la crédibilité et à la réputation de sûreté de nos centrales nucléaires", a pour sa part déclaré dimanche la ministre de l'Ecologie et de l'énergie, Ségolène Royal, lors du Grand Rendez-vous Le Monde/i Télé/Europe1.
"Nous avons eu dès hier des réunions de concertation avec le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Défense (...) nous avons mis en place des moyens d'alerte pour identifier la source de ces survols", a précisé Mme Royal, appelant à "ne pas minimiser, mais ne pas dramatiser non plus" cette situation. En tout, treize centrales centrales ont été survolées depuis octobre --dont l'une, Penly en Seine-Maritime, à deux reprises--, a-t-on appris ces derniers jours, ce qui a plongé les autorités dans l'embarras.
- Le survol des centrales nucléaires, interdit dans un périmètre de cinq kilomètres et de 1.000 mètres d'altitude autour des sites, est passible d'un an d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende. EDF a annoncé qu'elle porterait plainte pour chaque occurrence.