Malgré l'engagement de la direction de l'Eurairport à réduire le bruit du trafic aérien après 23 heures, les riverains disent ne constater aucun progrès. Face à l'inefficacité des mesures de réduction des nuisances sonores, les habitants demandent un arrêté d'exploitation plus strict.
Toujours autant de bruit sinon plus, la nuit après 23 heures. Les riverains de l'Euroairport Bâle-Mulhouse ne décolèrent pas. Neuf mois après l'entrée en vigueur d'un arrêté ministériel de restriction d'exploitation, le 1er février 2022, le bilan dressé par les habitants est sans appel. La réduction de 91% de décollages entre 23 heures et 6 heures affichée par la direction de l'aéroport ne cadrerait pas avec la réalité ressentie et mesurée par les riverains.
Les mesures interdisent notamment les décollages programmés après 23 heures. La règle est respectée mais des décollages se font quand même à cause des retards. L'Euroairport précisait en février : "La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) mène actuellement une enquête pour déterminer si ces retards sont imputables aux compagnies aériennes concernées ou non". Si les retards ne sont pas imputables aux compagnies concernées, les décollages sont autorisés.
Un arrêté passoire qui laisse passer trop d'avions.
Bruno Wollenschneider, président de l'ADRA
Le problème pour les associations de riverains est bien là. "L'arrêté qui régule les départs après 23 heures a été appelé l'arrêté passoire. Il laisse passer trop d'avions. Il est mal écrit et s'appuie sur une réglementation très pernicieuse autorisant les compagnies non responsables du retard à faire décoller leurs avions après l'heure légale", dénonce Bruno Wollenschneider, président de l'association ADRA (association des riverains de l'aéroport Bâle-Mulhouse) .
Résultat, mesures à l'appui : le bruit n'a pas baissé, même si l'aéroport n'a pas retrouvé le niveau d'activité de 2019, année d'activité la plus forte. "Aux heures sensibles, après 23 heures, des relevés effectués par les habitants ont révélé que le bruit n'a pas baissé contrairement aux promesses de la direction de l'Euroairport", affirme le président de l'ADRA.
Les riverains passent après les impératifs économiques.
Bruno Wollenschneider, président de l'ADRA
Celui-ci accuse les choix économiques de la direction de l'aéroport, privilégiant les compagnies low-cost responsables de nombreux retards. "Les riverains de Zürich sont mieux respectés. Les derniers vols programmés sont à 22 heures 45, les taxes sont plus élevées en cas de non-respect. Mais ici, à Bâle-Mulhouse, les riverains passent après les impératifs économiques".
Dans un communiqué daté du 9 novembre, l'ADRA, les associations de riverains suisses et allemandes, demandent par conséquent la révision rapide de l'arrêté d'exploitation pour un repos nocturne strict entre 23 heures et six heures.