Féminicide : Un homme jugé pour avoir défenestré son ex-femme du 8ème étage à Colmar

Ce lundi 27 novembre, le procès d'un homme accusé d'avoir poussé son ex-femme du 8ème étage s'ouvre aux assises de Colmar. L'homme, qui sera jugé pendant trois jours, est poursuivi pour meurtre par une personne étant ou ayant été conjoint.

Plus de deux ans après les faits, le procès de Thomas Fels s'ouvrait ce matin à la cour d'assises du Haut-Rhin à Colmar. Pendant trois jours, l'homme sera jugé pour "meurtre par une personne étant ou ayant été conjoint". Il est accusé d'avoir poussé son ex-femme du 8ème étage, elle s'appelait Doris Voinson, elle avait 48 ans. 

Les faits se sont déroulés dans la nuit du jeudi 3 juin 2021, route de Sélestat à Colmar. Tout est parti d'une violente dispute. Le couple avait l'habitude de se quereller, les voisins ont entendu des cris. Un homme de 51 ans, qui était en état d'ivresse, a donc fait basculer son ex-femme dans le vide. Elle est tombée de 19 mètres de haut sur le toit d'une salle de sport située au pied de l'immeuble et a succombé à sa chute.

Des témoins, très choqués, ont raconté, que l'homme et la femme ont lutté plusieurs minutes avant que l'homme ne parvienne à faire basculer la victime malgré les cris des personnes présentes. Il aurait ensuite jeté des canettes de bière en direction du corps inanimé. Le suspect, dont le taux d'alcoolémie était de 2,5 grammes d'alcool dans le sang, avait alors été très vite interpellé par les forces de l'ordre.

L'homme, déjà condamné, avait l'interdiction d'approcher son ex-femme

Mis en examen, l'homme avait alors reconnu les faits et était déjà connu des services de police. En 2019, Il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour violences aggravées envers sa compagne. Le tribunal correctionnel de Colmar lui avait alors interdit d'approcher son ex-compagne. Il avait été placé en rétention judiciaire, suite au non-respect d'entrer en contact avec elle.

Il reconnaît les faits matériels mais conteste l'intention de donner la mort

Thierry Gross, avocat de Thomas Fels

Lors de l'audience de ce 27 novembre, l'accusé a nié formellement avoir voulu donner la mort, parlant même d'un "accident". Ce terme a beaucoup fait réagir dans la salle d'audience. "Ce sont des déclarations choquantes, tranche Estelle Huber, avocate des parties civiles et de Lucas, le fils de la victime, encore mineur. Lucas va plutôt bien aujourd'hui, mais il a été choqué par ces propos. Ce qui importe pour lui est justement que l'accusé reconnaisse qu'il a tué sa maman." Même l'avocat de la défense, Thierry Gross, a reconnu une erreur de la part de son client. "Le propos n'était pas adéquat, c'est un malheureux lapsus et ça ne correspond pas à sa position finale : il reconnaît les faits matériels mais conteste l'intention de donner la mort."

Pour cette première journée d'audience, experts et proches se sont succédé pour témoigner. Tous évoquent son addiction à l'alcool qui le rendait aggressif et violent, mais aussi une relation chaotique et toxique avec la victime. Deux anciennes compagnes ont témoigné également de violences physiques et verbales. Interrogé enfin sur le moment du drame, l'accusé, très confus, ne se souvenait pas des faits. Il a ainsi changé plusieurs fois de version. Thomas Fels risque la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict sera rendu mercredi 29 novembre. 

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