A Sélestat (Bas-Rhin), cinq policiers viennent d'installer quatre ruches sur le toit du commissariat en vue de produire leur propre miel, une première en Alsace. Ils ont fondé pour l'occasion une association d'apiculture nommée Miel Cop's 67.
A Sélestat un petit groupe de cinq policiers partage la même passion pour les abeilles. Après le travail, ils enfilent leur tenue d'apiculteur pour se mettre aux petits soins des abeilles. Mi mai, ils ont installé des ruches sur le toit du commissariat. Cette drôle d'idée leur trottait dans la tête depuis un bon moment déjà.
La démarche commence au mois de juin 2021, lorsque ces cinq policiers créent leur association, la Miel Cop's 67. "Cop's pour le côté policier mais aussi cop's pour copain", précise Ozgur. L'idée est de fédérer et de structurer leur passion sous une même bannière.
L'intérêt est aussi de montrer une autre facette de la police, l'association agissant comme une vitrine. "Chacun a un métier. Nous, notre métier est de protéger les biens et les personnes, d’arrêter les gens qui font des infractions au code de la route, des délits ou plus. On fera notre boulot mais on veut montrer une autre image de la police. On est humain et on veut montrer autre chose que le côté policier", explique Ozgur Ince.
De son côté, Cédric Bienvenu, policier municipal participant à l'aventure, voit dans cette activité une façon de créer de la cohésion dans le groupe. "C'est l'occasion de se rencontrer dans un autre cadre que celui du boulot, de parler d'autres choses que des affaires en cours".
Une démarche inédite
Après avoir fondé leur association, les policiers, quasiment un an plus tard, installent quatre ruches sur le toit du commissariat. Une démarche inédite en Alsace. "C'est une première à ma connaissance. Cela a été fait dans d’autres commissariats mais en faisant appel à des prestataires de service. Pas nous. Nous sommes acteurs de bout en bout".
Dans les étages inférieurs du commissariat, sous le toit, on se pose des questions, certains sont intrigués, d'autres inquiets peut-être. En tout cas cela ne laisse pas indifférent. "Nous n'en sommes qu'au début, c'est normal qu'ils gardent pour l'instant leur distance. Mais certains se montrent impatients à l'idée d'une journée porte-ouverte que nous allons organiser prochainement".
En attendant, les policiers apiculteurs ne chôment pas. En plus de leur ruche, ils interviennent bénévolement chez des particuliers pour enlever des essaims. "Il faut nous prévenir rapidement", souligne Ozgur. En cas de nid de guêpes, Miel Cop's travaille en partenariat avec la société Hop'la Guêpe.