Le "Rucher du Marcassin" a été créé en 2010 à Seraincourt. En 2019, une ferme pédagogique a suivi, puis un jardin de plantes aromatiques. Et bientôt, un laboratoire de transformation. Pour les fêtes de fin d'année, un couple d'apiculteurs va y produire un hydromel bio ardennais.
Prendre des vacances réserve parfois des surprises. C'est ce qui est arrivé à Caroline et Thierry Porteau. Ils étaient partis quelques jours dans le département du Gers, où ils ont visité un petit musée tenu par des apiculteurs passionnés. "Ils avaient fait le tour du monde, raconte Caroline Porteau. Ils en avaient rapporté des ruches, et des histoires d'abeilles. Ils nous ont communiqué leur passion." Thierry Porteau le confirme : "Ça a été le déclic. Avec les abeilles, on travaille sur du vivant. L'activité n'est jamais la même d'une année sur l'autre".
Une reconversion après des vacances dans le Gers
Caroline Porteau a grandi à Reims, mais elle appartient à une famille ardennaise. Son époux, Thierry, est originaire de Charente-Maritime. Elle était sage-femme. Lui est mécanicien, formateur, chez les Compagnons de Muizon, dans la Marne. Après leurs vacances, ils ont décidé de se reconvertir. Le "Rucher du Marcassin" était né.
Comme il fallait des fleurs pour les abeilles, on a créé un "jardin de curé", un jardin médiéval avec des plantes médicinales. C'est leur garde-manger.
Aujourd'hui, ils se répartissent le travail : production, pour Thierry qui enseigne toujours, et transformation, commercialisation et animation, pour Caroline. En effet, en plus des 200 ruches installées dans tout le département des Ardennes, à 25 kilomètres autour de la ferme, entre Signy-l'Abbaye et Rethel, ils ont ouvert une ferme pédagogique.
Partage d'une passion
"La ferme a été labellisée ferme pédagogique en 2019, explique Caroline Porteau. Du mois de mai à la fin du mois d'août, on fait découvrir les abeilles à nos visiteurs. On leur présente leur activité, puis on visite le rucher, couvert, vitré, et ainsi on peut voir tout ce qui se passe dans la ruche. Comme il fallait des fleurs, pour les abeilles, on a créé un "jardin de curé", un jardin médiéval avec des plantes médicinales. Les abeilles y butinent. C'est leur garde-manger."
Au début, ce jardin de 1.000 mètres carrés avait un but pédagogique. C'était l'occasion d'expliquer comment vivent les abeilles. Par la suite, les apiculteurs ont décidé de le destiner aussi à la production. Depuis, donc, Caroline Porteau produit des gelées de romarin, de sureau, de sapin, sans compter les tisanes, sirops, à base de plantes et des aromates.
Un laboratoire à la ferme
Caroline Porteau élaborait déjà ses gelées, pain d'épices, nougats et sirops à base de plantes dans la miellerie. Seulement, le local était devenu trop petit, d'autant plus qu'elle souhaite produire de l'hydromel. Cette boisson, connue déjà dans les temps anciens, et préparée à base d'eau et de miel, sera prête pour les fêtes de fin d'année.
Pour toutes ses préparations, Caroline Porteau va disposer prochainement d'un laboratoire de transformation à la ferme. Une réalisation rendue possible grâce à un appel à financement participatif, sur la plateforme miimosa, qui est spécialisée dans les projets en agriculture et alimentation. Le couple d'apiculteurs souhaitait en obtenir 5.000 euros. L'objectif a été atteint à 75%. Grâce à ce coup de pouce, le laboratoire va pouvoir se faire.
Le retour des foires gastronomiques
Actuellement, les produits du "Rucher du Marcassin" sont vendus à la ferme, sur les marchés et dans des magasins bio des Ardennes et de la Marne. Mais Caroline Porteau ne le cache pas : "Les foires gastronomiques, ça manque. Dès que ça reprend, on y va". La ferme de 7.000 mètres carrés, qui au début ne disposait que d'une miellerie de 120 mètres carrés, va donc s'agrandir.
Du mois de mai, à la fin du mois d'août, on fait découvrir les abeilles, à nos visiteurs. On leur présente leur activité, puis on visite le rucher, couvert, vitré, et ainsi, on peut voir tout ce qui se passe ,dans la ruche.
L'accueil va s'y poursuivre, et surtout se relancer. La ferme pédagogique, a, elle aussi, subi un "effet covid". Mais le dimanche, des familles ou groupes de quinze personnes peuvent y revenir. Des associations ou bus scolaires, avec jusqu'à cinquante visiteurs peuvent participer à la découverte du monde des abeilles. Chaque mois, 200 à 300 curieux y sont déjà accueillis.
A leurs débuts, Caroline et Thierry Porteau, après une formation au rucher école de Saint-Loup-Terrier dans les Ardennes, ne possédaient qu'une trentaine de ruches. Aujourd'hui, ils en comptent deux centaines. "Les bonnes années, on récolte 40 kilos de miel par ruche, cela fait quelques tonnes par an", précise Caroline Porteau. En ce moment, les abeilles travaillent. Le couple d'apiculteurs leur fait confiance. Dans quelques mois, c'est grâce à elles, à leur miel, que l'on pourra déguster de l'hydromel.