Ardennes. Rollinger, dernière fonderie de quincaillerie de France

Figure de l'histoire industrielle ardennaise, la fonderie Rollinger de Nouvion-sur-Meuse est la dernière fonderie de quincaillerie de France. De l'usine sortent des pièces de ferronerie ouvragées; un savoir-faire qui aurait bien pu disparaître sans la reprise de l'entreprise par ses salariés.

À Nouvion-sur-Meuse, dans les Ardennes, subsiste la dernière fonderie de quincaillerie de France, la fonderie Rollinger. La fonte entre dans cette usine sous forme de lingots, puis ressort par exemple sous forme de plaque d'aération de cheminée.

Pour fabriquer des pièces de ferronnerie comme celle-là, on commence par la coulée. Chaque matin, le four de la fonderie de Nouvion-sur-Meuse crache son métal en fusion. "Le plus important c'est de vérifier la température de la coulée par rapport aux formes de pièces. En fonderie, on a trois types de pièces : les fortes, les grosses et les petites," énumère Thomas Sauclay, le responsable de la fonderie. Plus la taille diminue, plus la température de la coulée doit augmenter, "afin d'éviter des défauts sur les pièces," poursuit-il. Dans le même but, le fondeur doit veiller à bien démouler la pièce.


Une histoire industrielle locale

L'entreprise s'est spécialisée dans les ferronneries d'habitat et sur la rénovation de patrimoine. Des crémones de fenêtres aux arrêts de volets, en passant par les décorations de portails, elle produit de nombreuses pièces de quincaillerie.

"Ça, ce sont des produits qui n'étaient plus disponibles sur le marché. On les a relancés. (…) Il y a une histoire locale pour la fabrication de ces pièces de quincaillerie, on est vraiment des héritiers d'un savoir-faire qui date du XVIIIe siècle," souligne Jérôme Théret, le gérant de la fonderie Rollinger.


Salariés-associés, ils reprennent l'entreprise

Créée en 1890, celle-ci a bien failli fermer définitivement ses portes en 2007, puis à nouveau en 2012. Les salariés ont alors créé une société coopérative et participative (SCOP) pour reprendre la vieille entreprise familiale.

"Soit l'entreprise fermait, soit on trouvait une solution, raconte Jérôme Théret. Il y a des gens qui ont voulu se lancer dans l'aventure, d'autres non. On était 17 à se lancer dans l'aventure." Après avoir relancé leurs gammes classiques, les salariés associés réorganisent la production. Depuis, les comptes sont revenus à l'équilibre. "Le travail, c'est toujours le même. Mais on est plus impliqués," observe Jean-Roland Croyet, l'un des salariés-associés.


Le dernier modeleur

Si la fonderie peut de nouveau fabriquer des pièces de ferronnerie classiques, C'est en partie grâce à Bruno Nivlet, le modeleur. C'est lui qui sculpte dans du sable tous les modèles de moules utilisés dans l'atelier. Il exerce ce métier depuis plus de 32 ans. "Il faut être méticuleux et patient, (…) car tout va découler de mon travail. Si je travaille mal en amont, ça va coincer plus tard," note le modeleur.

Aujourd'hui, il travaille sur des modèles cruciaux pour le futur de la fonderie. Une nouvelle gamme très éloignée du style des produits pour la menuiserie à l'ancienne. "Il faut absolument coller aux attentes du marché, signale Jérôme Théret. Aujourd'hui, les jeunes vont vers le moderne, le design. Notre gamme est connue. On prépare l'avenir, on étoffe notre offre pour perdurer."


►Voir notre reportage à Nouvion-sur-Meuse (Ardennes)

durée de la vidéo : 00h05mn00s
Intervenants : Thomas Sauclay, responsable fonderie; Jérôme Théret, gérant de la SCOP; Jean-Roland Croyet, salarié associé; Bruno Nivlet, modeleur. ©France 3 Champagne-Ardenne


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