Le château fort de Sedan, le plus grand d’Europe et vestige du moyen âge, a été transformé à la fin de la guerre par les Allemands en camp d’internement pour les civils.
Dans les Ardennes et en Belgique occupée, les Allemands mettent rapidement en place des bataillons de travail. Certains civils, de 14 à 60 ans, sont ainsi réquisitionnés de force. Pour les récalcitrants, l’occupant installe en janvier 1917 une vaste prison au sommet de la citadelle, un camp dans l’enceinte du château fort, un camp rapidement surnommé « le bagne » par la population.
Exactions, maladies, tortures, le bagne de Sedan se transforme peu à peu en camp de la mort, sinistre préfiguration des camps d’extermination nazis de la seconde guerre mondiale.
Source archives :
Société d'histoire et d'archéologie du Sedanais Sébastien Haguette / Michel Blanquin / Jacques Miart
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©France 3
Dirigé par de véritables tortionnaires, le camp accueille jusqu’à 600 prisonniers pour seulement 400 places. Ces prisonniers sont sous-alimentés, frappés, victimes de dysenterie généralisée. Ils sont ponctuellement sortis du château pour travailler sur des chantiers, un brassard rouge au bras gauche. Si le nombre de victimes reste incertain, on estime à plusieurs milliers le nombre de français et de belges décédés entre ces murs. Certains sont achevés à l’aide de piqûres par leurs geôliers.
A la fin de la guerre, le commandant et le médecin du camp furent recherchés, en vain, pour être jugés comme criminel de guerre. Aujourd'hui, seule une plaque commémorative rappelle l’existence de ce bagne. Cette plaque conclut par cette phrase : « Effaçons la haine mais conservons le souvenir »