TEMOIGNAGE. Aube : la députée Valérie Bazin-Malgras menacée par arme à feu, "on a eu la peur de notre vie"

Alors qu'elle posait des affiches de voeux aux Bordes-Aumont (Aube), Valérie Bazin-Malgras, députée (LR), a été menacée par un homme muni d'une arme à feu le mercredi 28 décembre. Elle a porté plainte.

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Une élue de la République menacée par arme à feu, cela arrive rarement en France. Mais Valérie Bazin-Malgras, députée (LR) de la deuxième circonscription de l'Aube, en a fait l'amère expérience.
Réélue pour un deuxième mandat durant l'été 2022, l'élue locale bien connue à Troyes (Aube) posait des affiches de voeux destinées à être lues par la population de sa circonscription. C'était le mercredi 28 décembre.
Avec son attaché parlementaire et sa fille, elle collait dans les rues des Bordes-Aumont (Aube), village d'un peu plus de 500 âmes situé en périphérie de Troyes. L'Est-Éclair a révélé qu'un homme l'avait invectivée avec une arme à feu, dont il a fait usage (voir la localisation de la commune sur la carte ci-dessous).


Rencontrée par Clément Meunier, journaliste de France 3 Champagne-Ardenne, dans la matinée de ce samedi 31 décembre, la députée assure aller bien. Elle n'a pas été blessée, et après sa frayeur, a décidé de porter plainte. 
Que s'est-il passé ?
"Il nous est arrivé quelque chose d'incroyable. On s'est quand même fait tirer dessus. On colle des affiches pour souhaiter les voeux, c'est bon enfant, il n'y a pas de couleur politique. Moi, sur une affiche, qui souhaite une bonne année à la deuxième circonscription de l'Aube."
"Et on tombe sur une personne énervée, qui en quelques secondes, nous menace d'aller chercher une arme, va chercher son arme, et nous tire dans le dos. On a eu la peur de notre vie, avec mon collaborateur et ma fille. Vraiment, on s'en souviendra."
Pourquoi c'est arrivé ?
"D'après ce qu'on sait de ce qu'il s'est passé, la personne ne m'a pas identifiée. Ça peut arriver à n'importe qui. Mais on ne sort pas les armes comme ça. Pourquoi ce monsieur menace d'aller chercher une arme, va la chercher, et tire ? C'est dramatique." 
"Il pensait tirer sur des jeunes. Attendez, on ne tire sur personne... On ne sort pas les armes si vite, j'en veux beaucoup à ce monsieur. Je ne comprends pas sa réaction. Nous étions là dans un bon état d'esprit, on faisait notre boulot de militants colleurs d'affiches politiques. Et voilà ce qui arrive."
Où a fini la balle ?
"Dieu merci, nous n'avons pas été touché. Même le fait que ce soit une balle en plastique, je n'aurais pas voulu la prendre dans l'oeil, dans le visage. Il a tiré dans mon dos et on était médusé. On ne savait plus quoi faire, on a vraiment eu très, très peur." 


Que vous a-t-il dit ?
"D'après son discours - car je lui ai quand même dit qu'il était fou et qu'il m'avait fait peur - il était médusé. Il ne parlait plus. La seule chose que j'ai entendu, c'est : 'je vais chercher ma 22 [carabine; ndlr]'."
"Je pense que c'était sur fond d'alcool, visiblement. Deux de ses compères étaient devant sa maison, personne ne l'a arrêté. Ses amis ont vu la scène et l'ont laissé sortir l'arme et tirer. Ils sont ensuite allés arracher les affiches. Tout ça est empreint de tellement de méchanceté... Je ne comprends pas."  
Comment allez-vous ?
"On y pense la nuit. On n'en mène pas large. On nous a tiré dessus. Nous avons tous les trois entendu une détonation. On s'est tous regardé, et on est parti dans la voiture. On ne veut pas se prendre une deuxième balle."
"Mais c'est vrai qu'en me tournant dans ma voiture pour aller chercher les affiches, je lui avais dit d'aller chercher son arme. Mais j'ai eu peur de me prendre une balle dans le dos. Au soir, comme ça, en collant des affiches entre les fêtes, alors qu'on doit être apaisé. C'est terrible, c'est catastrophique. [...] Il faut se calmer."
Quelle est la suite de cette affaire ?
"Voyez les conséquences. Ce monsieur va avoir de gros problèmes. Enfin je l'espère, je le pense. Et ça me paraît normal. Il passera au tribunal le 7 juin, il est sous contrôle judiciaire, il doit pointer toutes les semaines à la gendarmerie et il n'a pas le droit de nous approcher."
"Je ne veux pas de représailles, je veux pouvoir sortir et faire mon travail de députée correctement. Maintenant qu'il sait que c'est moi, c'est facile de me trouver : j'espère qu'il ne jouera pas à me chercher et m'impressionner. Je n'ai pas peur de lui. Je souhaite que ce monsieur se calme, et qu'il se soigne s'il en a besoin."

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