De la truite arc-en-ciel, de la truite Fario, de la truite japonaise, du saumon de fontaine, de la truite saumonée ou de l'omble chevalier, à Sparsbach (Bas-Rhin) il y en a pour tous les goûts. Des produits locaux vendus directement à la pisciculture ou transformés par de nombreux restaurateurs.
Geoffrey Kircher a tout quitté il y a quelques années - son métier de mécanicien et sa vie strasbourgeoise - pour reprendre l’entreprise familiale. Il est de retour là où il a grandi, au bord des bassins abrités par les arbres, à l’entrée du village de Sparsbach (Bas-Rhin).
Le jeune homme est la troisième génération à la tête de la pisciculture Kircher. Ses grands-parents l'ont créée en 1957 : un premier bassin, puis un deuxième et un troisième. Ils ont commencé à produire des truites et à les vendre. Plus de 65 ans plus tard, ils élèvent différentes espèces : de la truite arc-en-ciel, de la truite Fario, de la truite japonaise, du saumon de fontaine, de la truite saumonée et de l'omble chevalier.
Les poissons sont mis petits dans les bassins au mois de janvier et y restent une année pour grandir tranquillement. Au bout de ce temps, les truites atteignent entre deux et trois kilos. De longs mois de travail intense pour les producteurs. De jour comme de nuit, ils effectuent des rondes pour surveiller les bassins en permanence.
Un métier difficile, mais un métier-passion
"En cinq minutes, on peut perdre tout un bassin de 800 poissons s’il est mal oxygéné à cause des feuilles qui peuvent boucher les arrivées. En automne, il faut plusieurs fois par jour sortir toutes les feuilles des bassins, sinon c’est la catastrophe", explique Geoffrey Kircher.
Un métier difficile, mais qui reste une passion pour son père Michel. Bien que retraité, il vient toujours quotidiennement épauler son fils. Car cette entreprise, "c'est toute [sa] vie. J’ai grandi dans cette pisciculture et j'y ai travaillé. Tant que ça me plaît, je continue. C’est ici que je suis à la maison", confie-t-il.
La truite se vend environ 15 euros le kilo selon les variétés. Les Kircher fournissent plus d’une centaine de restaurateurs alsaciens. Cédric Brumm, le patron du restaurant Le Bois Flotté à Weinbourg, passe régulièrement acheter ses matières premières à la Cabane du Pêcheur. Parmi les plats phares de sa carte, l’omble chevalier, qu'il accompagne d'autres produits locaux et de saison pour des recettes au goût des Vosges du Nord.
Vente directe et pêche ouverte à tous
Cet amoureux de ce coin de nature peut largement s'approvisionner à la pisciculture, car elle propose aussi de la marchandise d'autres producteurs du village : des pâtes artisanales fabriquées à partir de farine et d'œufs fermiers des environs, des confitures, du safran, du ketchup sauvage, du pesto à l’ail des ours, des sirops, des bières...
Mais le magasin n'est pas le seul à attirer les amateurs de poisson : certains prennent également plaisir à venir avec leur canne à Sparsbach. Pour trente euros, ils peuvent se payer une journée complète de pêche à la truite ou à la carpe.
