Une agression au couteau a eu lieu près d'un établissement scolaire de Souffelweyersheim, dans le Bas-Rhin, jeudi 18 avril. Deux fillettes de 11 et 7 ans, ont été légèrement blessés. Un homme a été interpellé. Une collégienne de 14 ans, victime d'un malaise cardiaque grave pendant le confinement de l'établissement, est morte.
Une agression a eu lieu ce jeudi 18 avril à Souffelweyersheim (Bas-Rhin) à proximité d'un établissement scolaire. Il s'agit d'une attaque au couteau, survenue en début d'après-midi. Une fillette de 11 ans a été blessée devant l'école élémentaire Dannenberger, une autre, âgée de 7 ans, au moment de la reprise des cours.
Une collégienne de 14 ans, scolarisée en 4ᵉ, a été victime d'un malaise cardiaque grave pendant le confinement de l'établissement. Transportée à l'hôpital de Strasbourg-Hautepierre en urgence absolue, l'adolescente est décédée.
Un suspect, né en 1994, a été interpellé près d’un square à 150 mètre de l’école puis placé en garde à vue. L'homme serait "sans antécédents judiciaires et présentant des fragilités psychiatriques d'après les premiers éléments recueillis", annonce jeudi dans un communiqué la procureure de la République de Strasbourg. "Aucun élément de radicalisation n'est connu le concernant et aucun élément ne permet de rattacher ces agressions à un acte terroriste".
Au lendemain de son interpellation, l'homme a été déféré au parquet. Une information judiciaire a été ouverte à son encontre auprès d'un magistrat instructeur de Strasbourg, des chefs de tentatives d'homicides volontaires sur mineures de 15 ans et violences volontaires sur un militaire de la gendarmerie. Son placement en détention provisoire a été requis, précise la procureure de la République.
Selon une source proche de l'enquête citée par BFMTV, le suspect était "dans un état suicidaire", et avait déjà tenté de mettre fin à ses jours il y a deux ans. Il aurait été scolarisé à Molsheim, puis au lycée privé Saint-Étienne, à Strasbourg.
"Plus aucun danger"
L'école et le collège appartenant au même groupe scolaire ont été confinés immédiatement, dans le cadre du plan de mise en sureté des établissements scolaires. Certains parents ont pu rentrer auprès de leurs enfants, mais cela se fait très progressivement. "Notre seul souci, c'est de récupérer nos enfants, lance une mère. On va les récupérer traumatisés, alors qu'on est en France et qu'on est censés être en sécurité. Dans tous les cas, ils n'iront pas à l'école demain." Le maire, cependant, estime que l'école doit rester ouverte vendredi, dernier jour de classe avant les vacances.
Le directeur de cabinet du préfet, qui s'est rendu sur place, a tenu à rassurer les parents qui patientent en face de l'établissement : "Il n'y a plus aucun danger. Vous allez pouvoir récupérer vos enfants petit à petit en toute sécurité."
Choc et émotion parmi les parents d'élèves
"Quelqu'un m'a appelé juste après les faits et j'étais là assez rapidement, explique ce parent d'élève. Mais on est resté longtemps dans l'incertitude. Le plus compliqué, c'est de ne pas savoir ce qui se passe exactement et si notre enfant va bien.
En général, il y a toujours la sécurité, il y a la police. Je ne comprends pas comment il (l'assaillant NDLR) a pu rentrer dans l'établissement, s'interroge cette mère de famille. On croit nos enfants en sécurité, alors qu'en fait pas du tout !" Le directeur de cabinet de la préfecture, Jean-Baptiste Peyrat précise que les faits "se sont passés aux abords de l'école et dans un square à proximité de l'école, mais l'individu n'est pas rentré dans l'école."
"Moi, je suis partie d'un quartier pour venir dans un quartier un peu plus huppé, si je puis dire, et au final ma fille est encore moins en sécurité ici, renchérit une autre. On va récupérer des enfants traumatisés, ils ont beau mettre en place une cellule psychologique, nos enfants sont traumatisés."
"C'est horrible en tant que parent, moi ça me fait peur, déclare cette autre maman au bord des larmes, dont la fille est scolarisée au collège. J'ai mal pour les parents qui ont dû ramener leurs enfants à l'hôpital. C'est horrible ! De mon temps, il n'y avait pas ce monde-là, il n'existait pas."
Une cellule d'urgence médico-psychologique mise en place
Le docteur Dominique Mastelli précise que les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ont déployé une cellule d'urgence médico-psychologique : six psychologues, psychiatres et infirmiers qui prennent en charge les enfants qui en ont besoin, et qui informe sur ce qui doit être surveillé dans les jours à venir.
Un numéro de téléphone sera mis à disposition de ceux qui en auront besoin durant les vacances scolaires, les enfants, mais aussi leurs familles. "Le niveau d'exposition et de compréhension est très variable entre ceux qui ont été directement témoins et ceux qui ne l'ont pas été. La réponse dépend de chacun. La priorité est d'être rassuré, de retrouver les contacts familiaux qui sont les plus rassurants", indique le psychiatre.
La ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, dénonce "un nouvel acte insupportable" "Deux fillettes ont été agressées devant leur école, dit-elle sur X (ex-Twitter). Je leur apporte tout mon soutien, ainsi qu'à leurs familles."
Deux fillettes ont été agressées devant leur école dans le Bas-Rhin. Je leur apporte tout mon soutien ainsi qu’à leurs familles.
— Nicole Belloubet (@NBelloubet) April 18, 2024
Face à ce nouvel acte insupportable, réaction ferme et immédiate : mise en sûreté, cellule psychologique, équipes de sécurité. L’École protège !
"Heureusement, les incidents sont quand même très rares, mais c'est vrai que l'école est devenue une cible, reconnait Olivier Faron, recteur de l'Académie de Strasbourg. Pour rassurer les parents, notre mobilisation est entière, et nous travaillons avec les collectivités territoriales, c'est devenu notre priorité, donc ça veut dire des caméras, des points d'alarme, c'est important de pouvoir sécuriser au mieux nos établissements."