La branche industrielle du fabricant de cloisons amovibles Clestra va demander au tribunal une mise en liquidation judiciaire, selon la CGT.130 emplois sont en jeu pour cette entreprise engluée dans un mouvement de grève d'ampleur depuis le début de l'été.
Alors qu'une nouvelle manifestation est prévue ce mercredi devant le ministère de l'Economie à Bercy, les salariés de Clestra ont appris la prochaine cessation de paiement de leur employeur ce mardi soir. "La direction de Clestra vient d'annoncer lors d'un CSE extraordinaire la décision d'une demande au tribunal d'une mise en liquidation judiciaire", informe la CGT de l'entreprise dans un communiqué publié dans la foulée de la réunion. C'est précisément la branche industrielle de Clestra, rebaptisée cet été Unterland Metal, qui est concernée. L'activité commerciale et la marque "Clestra" ne sont pas concernées.
Les salariés de Clestra ont entamé une grève depuis le 3 juillet dernier pour dénoncer leurs conditions de travail et ce qu'ils redoutaient être un plan social déguisé, à l'époque. Selon le syndicat, "cette décision confirme les inquiétudes des salariés depuis plusieurs mois et confirme surtout l'échec global des frères Jacot depuis la reprise de l'entreprise". Contactée, la direction de Clestra n'a pas encore donné suite.
Il y a moins d'un an, l'entreprise alsacienne était partiellement reprise par le groupe Jestia, une holding familiale active dans la gestion d'Ehpad, la gestion d'hôtels et la fabrication de mobilier pour les collectivités.
Une poursuite de la mobilisation
Cette opération avait été rendue possible par le soutien financier de l'Etat et de la Région Grand Est (à hauteur d'environ 5 millions d'euros). Cette aide publique a été régulièrement évoquée par les salariés grévistes ces dernières semaines, ces derniers considérant qu'elle supposait des garanties sur le maintien de l'emploi. "Cette mise en liquidation judiciaire était préméditée et tout a été fait pour que ça arrive", indique ainsi le communiqué de la CGT.
Le syndicat ne renonce cependant pas à la bataille. "Les salariés restent mobilisés et interpellent les représentants de l'Etat et les élus des collectivités, afin de stopper la poursuite, du pillage de l'outil de travail, de notre patrimoine industriel et de trouver un repreneur". La manifestation prévue devant le ministère de l'Economie, à Bercy ce mercredi 27 septembre, a été maintenue.