Home-jacking au Nouvel An : le cauchemar d'une famille séquestrée chez elle par 10 individus

Alors qu'ils étaient en famille pour les fêtes de fin d'année, Elenor et son mari ont été victimes d'agressions et de vols le 1er janvier 2024. Une dizaine de personnes, entrées par effraction, leur auraient demandé une rançon de 35 000 euros.

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Encore sous le choc, Elenor peine à réaliser ce qu'il vient de lui arriver. Ce lundi 1er janvier 2024, elle et sa famille ont connu l'horreur d'un home-jacking hors-norme. Vers 17h30, "une dizaine" d'individus pénètrent de force dans sa résidence à Obernai (Bas-Rhin) pour selon elle voler, séquestrer et même kidnapper son mari.

Ils l'ont emmené dans une fourgonnette et l'ont heureusement relâché à la vue des gyrophares de police, raconte la quadragénaire. Ils réclamaient une rançon de 35 000 euros pour le libérer." En moins de dix minutes, les individus auraient eu le temps de dérober une montre Rolex, des clés de voiture et une gourmette appartenant à un invité de la famille.

Si la scène les bouleverse, Elenor et son mari ne sont pas surpris. Ce couple, à la tête d'un centre d'épilation laser, faisait l'objet de menaces de mort depuis dix jours. Au milieu du chaos, ces derniers reconnaissent une ex-employée de leur entreprise, "la seule fille du groupe".

À l'origine, des heures supposées impayées

Les faits remonteraient à mars 2023. À ce moment, l'entreprise gérée par le mari d'Elenor voit partir l'une de ses employés, Imane*, en arrêt maladie. "C'était une employée sans problème mais ce jour-là, une dispute avait éclaté entre elle et moi", raconte Elenor, elle aussi salariée du centre. 

Plusieurs mois passent sans qu’Imane* ne donne de nouvelles. Tout bascule fin décembre, moment où le centre d'épilation est placé en redressement judiciaire. "Elle a profité de la situation pour tenter de nous extorquer de l'argent." Le couple reçoit un appel du mari de l'employée, qui leur demande d'acter une rupture conventionnelle. Mais lors du rendez-vous, rien ne se passe comme prévu.

Imane*, toujours en arrêt maladie, demande 35 000 euros au couple, avançant 1 700 heures supplémentaires impayées. Une version que réfute catégoriquement Elenor. De son côté, le comptable de l'entreprise, "un ami intime" de l'employée, propose au mari d'Elenor un arrangement. "Il voulait faire passer les frais sur les AGS (association qui aide les employés lors des défaillances d’entreprise). Ils voulaient qu’on participe à leur escroquerie." Une proposition qu'il refuse.

"Notre loi, on la fait nous-même"

Contrariée, la femme, "accompagnée de ses frères et de ses cousins", aurait fait irruption dix jours plus tard dans le domicile d'Elenor selon une vidéo de surveillance que France 3 Alsace a pu visionner. On y voit un membre du groupe sonner puis les individus forcer l'entrée quand la porte s'ouvre. Au moment de l'intrusion, son mari parvient à se cacher pour avertir les gendarmes. "Il s'est ensuite fait sortir de force pour être kidnappé. Ils m'ont dit "Tu prépares les 35 000 et tu récupères ton mari"", raconte-t-elle.

On va s’occuper de tes parents, on va faire un génocide de vous

Phrase qu'aurait prononcée l'un des agresseurs

Le groupe en aurait profité pour voler certains objets de valeur mais aussi proférer des menaces envers les membres de la famille. "On va s’occuper de tes parents, on va faire un génocide de vous", aurait glissé l'un d’eux au fils d'Elenor, âgé de 13 ans. "Notre loi, on la fait nous-même", proclame, toujours selon la version d'Elenor, un autre agresseur. Depuis "tous les matins, je me réveille en pleurant avec la boule au ventre", confie la maman de trois enfants.

Contactée, la gendarmerie du Bas-Rhin confirme qu'une enquête est en cours pour élucider l'affaire. Elle tempère néanmoins les faits, les qualifiant de "peu sensibles". "Des potentielles violences doivent être creusées par la médecine légale. Mais nous n'avons relevé aucune arme ni menace à caractère particulier." D'autre part, les agents présents sur place indiquent avoir relevé des altercations de la part des deux parties. "Des plaintes ont été déposées des deux côtés. On traite ça avec beaucoup de recul."

*Le prénom a été modifié

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