Pas assez de cellules, ni de matelas, le député de la France Insoumise du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes a dénoncé avec "indignation" les conditions de garde à vue des personnes interpellées vendredi 13 octobre 2023 suite à une manifestation non-autorisée en soutien à la Palestine.
Après l'interpellation de 13 personnes lors de la manifestation non autorisée en soutien à la Palestine vendredi 13 octobre 2023, le député de la France Insoumise du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes a exercé son droit de visite sur les lieux de privation à l'hôtel de police de Strasbourg. Il dénonce les conditions indignes de garde à vue de ces interpellés.
23 personnes pour 20 cellules, manque de matelas...
Ce qui l'a choqué : "l'odeur ambiante d'urine séchée, d'égout...", précise le député joint par téléphone ce dimanche 15 octobre 2023. "Vous arrivez dans un sous-sol, que les agents de police appellent les geôles. Il y a une vingtaine de cellules qui sont abîmées, salies", raconte-t-il. Il ajoute : "Au fond de ces petites cellules, il y a une sorte de marche dure et puis le sol, rien d'autre".
Vendredi, lorsqu'il a visité les lieux où allaient dormir les interpellés, il a été marqué par le manque de matelas. "En principe, chaque détenu doit avoir un matelas et une couverture. Mais ce soir-là, il y avait 23 personnes enfermées pour 20 cellules. On m'a dit : "Même si on avait des matelas supplémentaires, on ne les poserait pas au sol, car c'est trop sale", alors que des personnes dorment à même le sol", souligne Emmanuel Fernandes.
"Ce monsieur de 70 ans va dormir à même le sol"
Pour lui, "ce ne sont pas des choses qu'on peut accepter dans un pays des droits de l'homme". Dans une vidéo qu'il a publiée sur X (ex-Twitter), il fait part de son indignation concernant Jean-Claude Meyer, président de l'Union Juive pour la Paix. "Ce monsieur de 70 ans, qui souhaitait manifester ce soir dans un pays libre, va dormir à même le sol. Voilà où on en est en France aujourd'hui".
Dans un communiqué publié par le syndicat police Alliance 67, il est écrit qu'un "élu de la République a ordonné le déplacement de huit personnes placées en garde à vue vers d'autres locaux de police et de gendarmerie sous prétexte que les lieux ne respectaient pas la dignité des personnes". Ce que conteste avoir fait Emmanuel Fernandes, "je n'en ai strictement pas le pouvoir", précise-t-il.
"Il est scandaleux dans un pays de droit qu’une interdiction globale puisse être prononcée par le ministre de l’Intérieur. Ce n'est pas une manière démocratique. C’est une atteinte totalement scandaleuse aux libertés fondamentale", déclare le député.
"Il faut que nous continuions toutes et tous ensemble à lutter pour la justice, pour la paix, pour que cesse cette guerre et que la liberté de manifester puisse s'appliquer", conclut-il dans sa vidéo.