Ils ont décidé de raconter leur histoire sur Facebook pour alerter l'opinion. Trois militants écologistes, qui ont décroché le portrait d'Emmanuel Macron à la mairie de Kolbsheim (Bas-Rhin), le 5 mars 2019, sont convoqués au tribunal correctionnel de Strasbourg, le 26 juin, pour vol en réunion.
C'est à partir d'une photo prise lors de leur action, le 5 mars 2019 à Kolbsheim (Bas-Rhin), que trois militants écologistes de l'ANV Cop21 ont été identifiés et convoqués par les gendarmes, ils seront jugés le 26 juin 2019. Leur délit: avoir décroché le portrait du président Emmanuel Macron présent en mairie et l'avoir promené sur le chantier du GCO (Grand contournement ouest, rocade autoroutière en construction autour de Strasbourg) avant de le restituer.
On espère que les gens seront également présents pour nous soutenir le jour J
Lucille Auger, militante écologiste
Michaël Kugler (30 ans) et sa compagne, Lucille Auger (26 ans) seront jugés pour vol en réunion, de même qu'un troisième militant écologiste, Sylvain Mertz. Ils ont donc décidé d'en appeler au soutien des internautes, pour eux et pour la cause qu'ils défendent, en partageant leur histoire sur Facebook le 10 avril. Rappelant que "la mairie de Kolbsheim, elle, n'a pas porté plainte". Ce qui n'est guère étonnant au vu des positions du maire Dany Karcher sur le GCO. Lequel avait brûlé son écharpe bleu-blanc-rouge en septembre 2018 en déclarant “J'ai honte de ma France”.
Le post de Lucille Auger, partagé près de 3.000 fois (au 13 avril), a suscité de nombreuses réactions de soutien. "Franchement, on ne s'attendait pas à ça, s'étonne encore Lucille Auger. C'est super de voir que les gens s'indignent. C'est bien que ce qui se passe n'est pas normal et ça nous soulage aussi. On espère que les gens seront également présents pour nous soutenir le jour J."
"Etre poursuivi alors qu'aucune dégradation n'a été commise, explique Michaël Kugler, c'est presque rigolo quand on voit que d'autres font bien pire sans être inquiétés. Ça montre bien quelles sont les priorités du gouvernement. Ce sont les gens qui veulent alerter l'opinion et faire passer un message sans violence qui se retrouvent devant les tribunaux. Mais on est quand même un peu inquiet, on risque tout de même cinq ans de prison et 350.000 euros d'amende."On est un peu inquiet, on risque tout de même 5 ans de prison et 350.000 euros d'amende
Michaël Kugler, militant écologiste
"A la gendarmerie, le 15 mars 2019, l'entretien a duré une demi-heure, raconte Michaël Kugler. On a juste décliné notre identité et on a refusé de répondre aux questions. Après, ils ont pris nos empreintes digitales, fait des photos et un prélèvement ADN. J'ai refusé ce dernier, ce qui me vaudra également d'être poursuivi en plus d'avoir décroché le portrait."