Élargissement de l'offre de trains et des horaires vers Strasbourg: le Réseau express métropolitain européen (REME), qui associe la région Grand Est et l'Eurométropole, verra le jour le 12 décembre 2022. Une révolution pour les mobilités et la qualité de l'air, selon les collectivités.
A Paris, il y a le RER, le Réseau express régional. A Strasbourg, il y aura bientôt le REME, Réseau express métropolitain européen. Ce projet tentaculaire, mis sur les rails par l'Eurométropole de Strasbourg et la région Grand Est au printemps 2021, a pour but de faciliter les mobilités et d’étoffer l'offre de transports, en particulier des TER, sur l'ensemble du territoire autour de la capitale alsacienne.
Cette "révolution", selon les dires d’Alain Jund, vice-président de l’agglomération, débutera le 12 décembre 2022. Concrètement, les usagers vivant aux abords des lignes reliant Strasbourg à Haguenau, Saverne, Molsheim et Sélestat, verront les trains se multiplier et profiteront d’une amplitude horaire plus large, de 5h à 22h.
Un train toutes les 15 à 20 min aux heures de pointe
Alain Jund, vice-président de l'Eurométropole
Ainsi, en gare de Haguenau par exemple, ce ne sont plus 82 mais 131 trains qui s’arrêteront chaque jour (dans les deux sens de circulation). A Graffenstaden, on passera de 22 à 66 TER. Globalement, dans les principales communes des axes concernées, la hausse s’échelonnera entre 44% et 209%. Une sacrée cadence.
Une révolution des mobilités pour changer les habitudes
"Aux heures de pointe en semaine, il y aura quasiment un train toutes les 15-20 min, précise Alain Jund, élu à l’Eurométropole. C’est une évolution importante pour Strasbourg et ses voisins directs mais aussi pour tout un territoire. Cela participe à l’inclusion sociale, renforce le droit à la mobilité et améliora la qualité de l’air."
La ligne ferroviaire de Lauterbourg ne fera, quant à elle, pas partie du REME, du moins dans un premier temps, en raison de la vétusté des équipements. Les deux collectivités partenaires promettent en revanche davantage de dessertes le week-end, notamment le samedi.
Des usagers réguliers enthousiastes
"Plus de trajets les week-ends c'est une bonne chose, se réjouit un usager de Vendenheim. Et même si en semaine ma ligne est bien desservie jusqu'à Strasbourg, les rames sont parfois blindées le soir. Si la nouvelle offre permet de gagner en confort, tant mieux."
Même enthousiasme chez cette retraitée, qui emprunte régulièrement le train: "Quand on ne travaille plus, on cherche à circuler en heures creuses. Or, c'est là que les TER sont les moins nombreux."
Ce vendredi 4 février, le conseil de Eurométropole a entériné le plan de financement, actant donc un projet inédit à "l'échelle nationale", si l'on excepte l'Ile-de-France. "Le budget représente 15 à 16 millions d’euros, répartis à parts égales entre l’agglomération et le Grand Est", indique encore Alain Jund, en ajoutant que la grille de "tarification fait l'objet de débats" avec la région.
Le REME, au cœur d'une vaste politique des mobilités
Le Réseau express métropolitain comporte par ailleurs un volet routier qui permettra aux bus de traverser l'Eurométropole sur une voie dédiée, via la nouvelle M35.
Le REME s'insère ainsi dans une stratégie globale de l'Eurométropole de Strasbourg visant à réduire les trajets en voiture. Plusieurs travaux comme des extensions du tram, ainsi que la construction de nouvelles pistes cyclables, sont en effet aussi sur la table et devraient aboutir d'ici 2026.
Cette politique a but pout objectif notamment d'amener un maximum d'usagers vers les mobilités douces ou à emprunter les transports en commun. Avec la mise en application de la zone à faibles émissions (ZFE), les véhicules les plus polluants (ceux fonctionnant au diesel seront bannis à partir de 2028) auront progressivement interdiction de circuler dans l'agglomération strasbourgeoise.