Robin Dorgler, chef du restaurant Miro situé à Ostwald dans le Bas-Rhin, a été récompensé, ce 21 novembre 2022, par le prix du public lors de la cérémonie des TheFork Awards qui se tenait à Bordeaux.
Une fierté régionale. Robin Dorgler, jeune chef alsacien du restaurant Miro à Ostwald, a été récompensé d’un prix du public lors des TheFork Awards 2022. La cérémonie, qui s’est tenue ce lundi 21 novembre au Palais de la Bourse à Bordeaux, était organisée par le site de réservation de restaurants, anciennement appelé "La Fourchette".
Ce premier prix "food 100% digital" est décerné par le grand public. En tout, 15 000 votants ont désigné six lauréats sur les 76 participants à travers la France. Il suffisait pour les clients de choisir leurs restaurants préférés après y avoir mangé. Pour l’occasion, l’événement s’est tenu en présence de Almir Ambeskovic, PDG de l’entreprise TheFork, mais aussi de nombreux chefs comme Michel Sarran, Gilles Goujon ou encore Hélène Darroze.
Pour concourir, les chefs devaient avoir ouvert ou repris récemment un restaurant, notamment durant la pandémie Covid-19. C’est le cas de Robin, qui a encore du mal à croire en son prix : "Je ne m’y attendais absolument pas. C’est une consécration et un honneur, car durant cette période de pandémie, j’ai vraiment cru que j’allais devoir arrêter la cuisine".
Le restaurateur originaire de Sermersheim a été épaulé durant tout ce concours par le chef étoilé Julien Binz. Chaque candidat était épaulé par un parrain ou une marraine. Ce dernier choisissait son filleul par rapport à sa région. "La cuisine de Robin et son concept sont dans l’air du temps", explique le chef Julien Binz, "J’ai été séduit, il incarne une modernité, rare en Alsace".
Une cuisine inspirée de ses voyages
Le grand objectif de vie pour Robin était de beaucoup voyager. Dès qu’il a pu, le chef alsacien s’est envolé aux quatre coins du globe. "Je suis passé par le Canada, le Pérou, l’Argentine, la Bolivie, et même le Japon", sourit-il, "J’ai travaillé en tant que cuisinier dans chaque pays et cela m’a permis de connaître leurs plats typiques".
Pour allier sa passion du voyage à celle de la restauration, Robin a voulu revenir en Alsace pour partager ses découvertes culinaires avec sa famille et les locaux. Il n’avait toutefois pas envie de rentrer immédiatement en France, mais la pandémie de Covid-19 l’y a contraint. "Je travaillais au restaurant l’Europea de Montréal à l’époque et il a fermé. Ma famille m’a donc dit de revenir".
Mon but est de faire voyager le client grâce à mes recettes
Robin Dorgler, chef du restaurant Miro à Ostwald
En revenant dans sa bourgade alsacienne, il commence à monter un projet de restaurant atypique dans lequel il cuisinerait des plats du monde entier : "Mon but est de faire voyager le client grâce à mes recettes", explique-t-il, "J’ai donc présenté mon projet à mes deux associés et ils m’ont suivi direct". Il ouvre en septembre 2021 et connaît un succès immédiat.
Pour les curieux qui souhaiteraient faire le tour de la Terre en une bouchée, le chef propose plusieurs plats phares de sa carte. Parmi eux, le tataki de bœuf cuit au foin comme au Japon ou encore l’aguachile qui se compose de crevettes marinées dans du jus de citron et du piment. "Mon ardoise change constamment, car je veux proposer des produits frais et de saison aux clients", précise-t-il. Pour déguster le menu du restaurant Miro, comptez 25€ le midi et 50€ le soir.
Mi-Robin, Mi-Ronan
Avant l’ouverture de l’établissement en grande pompe, Robin Dorgler a dû se remuer les méninges pour lui trouver un nom original. En se voulant "gastro-décomplexé", le patron décide de partir à Barcelone pour se vider la tête et trouver comment baptiser son nouveau bébé. Avec son ami et directeur de salle Ronan Eberlin, ils visitent un musée de la capitale catalane. Devant un tableau de Miro, c’est la révélation : "Je me tourne vers mon pote, et là je lui dis que j’ai trouvé le nom du restaurant : Miro, pour Mi-Robin et Mi-Ronan", sourit le chef.
Ils décident ensuite de s’installer dans la commune d’Ostwald afin de pouvoir avoir un terrain d’envergure : "Je voulais avoir un restaurant assez vaste. Nous avons un parc de 3000 m2 dans lequel je cultive mes herbes aromatiques. Prochainement, je vais y installer une ruche et une serre pour agrumes", annonce Robin.
Situé en lisière de l’Ill et d’une forêt, le cadre est idéal pour ses clients. "L’été c’est agréable, nous avons une grande terrasse de 100 places et les clients peuvent y manger", explique-t-il. Le restaurant Miro accueille même, une fois par an, un festival de cuisine et de musique qui rassemble de nombreux chefs. L’occasion pour Miro d’être mi-gastronomie, mi-fêtard.