GCO : journées portes ouvertes pour découvrir la nouvelle route, les opposants dénoncent "une illusion d'écologie"

Le groupe Vinci multiplie les opérations de communication pour faire découvrir les 24 kilomètres du Grand contournement ouest de Strasbourg aux futurs usagers : le week-end du 13 et 14 novembre sont proposées des portes ouvertes, le 21 novembre une randonnée à vélo. Les anti-GCO fustigent cette manière de "transformer la réalité".

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Greenwashing : c'est le mot à la mode pour dénoncer cette tendance à vouloir se donner une image écologique souvent trompeuse. Les opposants au GCO l'utilisent volontiers pour cibler le groupe Vinci, en mission séduction alors que le chantier de construction de l'autoroute de contournement de Strasbourg est terminé.

Après avoir ouvert le tronçon de 24 kilomètres aux voitures anciennes le 7 novembre dernier, un week-end de portes-ouvertes est organisé les 13 et 14 novembre pour permettre aux futurs usagers de découvrir les nouvelles infrastructures en bus, à pied ou à vélo, à trottinette... Une semaine plus tard, le bitume tout frais s'offrira spécifiquement aux cyclistes, pour une randonnée, organisée par deux associations. 

"Cela donne l'illusion que cette route a des visées écologiques, attaque Maurice Wintz, vice-président d'Alsace nature, l'un des fondateurs du collectif GCO non merci. C'est une sorte d'activité magique qui consiste à donner une autre version de la réalité, à transformer les choses en ce qu'elles ne sont pas. Ce n'est pas parce que des vélos vont pouvoir circuler dessus de façon éphémère que cette route respecte l'environnement... Ce n'est que de la communication!" Le collectif appelle donc à boycotter l'événement.

"Nous proposons ce type de journées de découverte à la fin de chacun de nos chantiers, répond Jean-Luc Fournier, en charge de la communication chez Vinci. Ce chantier a occupé la vie des gens pendant des mois, nous avons envie de leur montrer le résultat, de leur expliquer comment nous avons travaillé..."

Des animations pour comprendre le chantier

Une sorte de village sera ainsi installé au péage d'Ittenheim pour apporter explications et proposer des animations aux familles et aux enfants, en présence des archéologues qui ont fouillé le site, mais aussi des stands de la sécurité routière ou des chasseurs du Bas-Rhin, qui travaillent sur le suivi des mesures compensatoires. Des navettes seront également mises en place pour circuler sur la route toute neuve en avant-première. Il sera aussi possible de parcourir à pied ou à vélo le tracé sur trois kilomètres.

"Chaque week-end, nous voyons des cyclistes venir profiter de cette route toute fraîche, comme ça, "en cachette", raconte Jean-Luc Fournier. Cela m'a donné l'idée d'organiser une journée pour eux. Ca me fait plaisir de leur laisser cet accès!"

Deux associations, les Randonneurs de Strasbourg et le Strasbourg vélo club, ont transformé l'idée en une randonnée à vélo, prévue le 21 novembre. Le Cadr67, sollicité dans un premier temps, a préféré décliner. "La question n'est pas celui du plaisir ou non de rouler sur cette route, explique Fabien Masson, son directeur. D'ailleurs, quand on a posé la question à nos adhérents sur les réseaux sociaux, les avis étaient partagés : bien sûr que certains peuvent avoir envie de profiter qu'elle soit toute belle!"

Mais il y a une cohérence à avoir : on fait partie du collectif GCO non merci, on s'est opposé à sa construction, on ne va pas ensuite organiser une telle opération! Sur d'autres ouvrages, pourquoi pas... Le viaduc de Millau, par exemple, a été ainsi inauguré par une rando vélo, mais cet ouvrage était nécessaire, utile... Le GCO, nous continuons de le voir comme une hérésie."

Pourquoi pas des rails à la place de la route?

Et à ceux qui se montrent fatalistes face à une route de toute façon déjà construite, Maurice Wintz répond : "oui, elle est construite, c'est un fait, mais ce n'est jamais trop tard pour réfléchir à son utilisation. Elle n'est pas forcée d'accueillir des camions. Nous réfléchissons par exemple à la pertinence de transformer l'axe en voie ferroviaire de fret... C'est une idée pour le moment, mais nous avons lancé des études pour voir si c'est faisable." 

Des opposants qui ne baissent donc pas les bras. Et qui ce mardi 16 novembre seront suspendus, comme Vinci, à la décision de la cour d'appel de Nancy : si elle lève le volet suspensif de l'avis rendu en juillet par le tribunal administratif de Strasbourg, demandant au constructeur de revoir ses études d'impact environnemental, le GCO pourrait ouvrir dans les toutes prochaines semaines.

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