Géothermie à Strasbourg : "Fonroche doit déposer un dossier d’arrêt définitif et de remise en l’état du site"

Un comité d'experts a été créé ce 18 février suite aux séismes provoqués par les procédures d'arrêt de l'entreprise de géothermie Fonroche à Vendenheim (Bas-Rhin). L'action en référé ayant été rejetée par la justice, Fonroche doit déposer un dossier d'arrêt défintif et de remise en l'état du site.

Lors d'une webconférence organisée ce jeudi 18 février, la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, a présenté le comité d'experts chargé de travailler sur la série de séismes qui touche l'Eurométropole de Strasbourg depuis l'automne 2019. L'action en référé de Fonroche ayant été rejetée par la justice, l'entreprise de géothermie profonde doit déposer un dossier d'arrêt définitif et de remise en l'état du site, "aussi attendue de la part de la population", a souligné la préfète. 

Composé de huit membres, le comité pluridisciplinaire est "placé aux côtés de la préfecture pour éclairer ses décisions concernant d'autres projets menés ou en cours sur l’Eurométropole. Il aura sa liberté de travail et une totale marge de manœuvre sur la méthode et sur le choix des personnes à éventuellement entendre." Une première réunion rassemblant le comité d'experts et la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) doit bientôt se tenir. Cette dernière aura pour mission d'assurer l'appui matériel du comité.

Cinq axes de travail ont été définis :  

  • Comprendre les mécanismes qui ont conduit aux séismes déclenchés depuis l’automne 2019 et déterminer leur fréquence et leur nature
  • réévaluer les événements de 2019 (avant l'arrêt des activités) à l’aune des dernières connaissances
  • identifier des indices d’alerte pour "comprendre et anticiper ce qui peut advenir"
  • faire un point de situation sur l’état actuel du réservoir géothermique et de son retour à un état stable
  • faire un "retour d’expérience utile" sur la conduite des autres projets géothermiques

Voici la liste des membres du comité d'experts :

  • Mme Monique Terrier, en tant que représentante titulaire du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) ;
  • M. Pascal Dominique en tant que représentant suppléant du BRGM,
  • Mme Francesca De Santis, en tant que représentante de l’institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS),
  • M. Roger Soliva, maître de conférence à l’Université de Montpellier (CNRS)
  • M. Benoît Valley, professeur au laboratoire d’hydrogéologie et de géothermie à l’Université de Neuchâtel,
  • M. Dominique Bruel, chercheur au centre géosciences, à l’Ecole des Mines de Paris
  • M. Yves Géraud, professeur à l’Université de Nancy
  • M. Jean Schmittbuhl, directeur de recherche à l’Ecole et observatoire des sciences de la terre – Institut de physique du globe de Strasbourg (EOST-IPGS), Université de Strasbourg

 Des séismes en série

Le 7 décembre 2020, la préfète du Bas-Rhin avait ordonné l'arrêt définitif des travaux de géothermie profonde. Cette décision faisait suite à une série de séismes ressentis au nord de l'Eurométropole, le plus important étant celui du 4 décembre avec une magnitude de 3,5 sur l'échelle de Richter. Les derniers séismes ressentis sont dus aux procédures d’arrêt. Le relâchement du réservoir, qui "revient lentement vers sa pression naturelle (…) s’accompagne de sismicité" déclarait Fonroche dans un communiqué le 22 janvier. Depuis le 2 janvier, le puits en question ne reçoit plus d'injection d'eau, "pour éviter le déséquilibre et l'impact sismique", a expliqué François Villerez de la Dreal. La pression de deux puits diminue progressivement mais un énième séisme est probable. 

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