Quelques heures après le commencement de la grève de la faim par dix militants anti-GCO, une délégation d'opposants à la future autoroute étaient reçus dans la soirée du 22 octobre par les ministres de la transition écologique et des transports.
C'est dans la petite église protestante Saint-Michel de Bischheim - où les grévistes de la faim tiennent depuis lundi 22 octobre leur campement - que les députés européens écologistes Karima Delli et José Bové sont venus rendre compte de l'entrevue de la veille avec François de Rugy, le ministre de la Transition écologique.
François de Rugy s’est dit prêt à étudier des projets alternatifs. C’est un premier pas
François de Rugy et la ministre des Transports Elisabeth Borne ont reçu lundi les deux députés européens ainsi que la députée LREM du Bas-Rhin Martine Wonner, le maire délégué de Pfettisheim Luc Huber et deux représentants de France Nature Environnement. José Bové tient d'abord à échanger avec ceux qui ont décidé de cesser de s'alimenter : "vous verrez, le septième jour est parfois difficile" confie-t-il, lui qui a déjà observé plusieurs grèves de la faim dans sa carrière de militant écologiste, la plus longue ayant atteint.... vingt-quatre jours.
Plus d'un mois après qu'elle a essuyé des jets de gaz lacrymogènes lors du démantèlement de la ZAD du moulin de Kolbsheim, Karima Delli résume le rendez-vous qui a duré plus d'une heure la veille en présence des ministres de la transition écologique et des transports. "Nous leur avons demandé l'arrêt des travaux et la mise en place d'un moratoire. Les ministres n’y sont pas favorables.". Pas de réaction dans l’assistance, si ce n’est un silence pesant.
La députée européenne d’ajouter: "Mais François de Rugy s’est dit prêt à étudier des projets alternatifs. C’est un premier pas, ajoute la députée européenne. Votre grève de la faim est nécessaire, elle va donner du poids", ajoute José Bové, convaincu que l’annonce de ce nouveau mode de contestation a débloqué le rendez-vous accordé par les ministres. Quelques heures avant leur conférence de presse, la députée LREM Martine Wonner avait déjà résumé l'échange avec les ministres par voie de communiqué.
Les députés européens ont annoncé que l'association Alsace Nature allait dans la semaine transmettre aux ministères concernés plusieurs projets alternatifs au GCO. En conclusion, Karima Delli et José Bové ont invité François de Rugy à venir sur le terrain voir ce qu’il s’y passe et étudier les alternatives au GCO, projet autoroutier de grand contournement ouest."Et pourquoi pas Emmanuel Macron ?" proposent certains opposants dans la salle. Le président de la République est annoncé le 4 novembre 2018 à Strasbourg. Les anti-GCO pourraient lui réserver un comité d’accueil.