Jusqu'à 400 € pour des hôtels standards, la nuitée à Strasbourg (Bas-Rhin) pendant la période du marché de Noël atteint en moyenne 234 €. Cette flambée des prix est due à la demande extrêmement forte, ainsi qu'aux charges qui pèsent sur les hôteliers.
Si vous séjournez à Strasbourg pendant le marché de Noël, il vous faut débourser en moyenne 234 € par nuitée en hôtel. C'est deux fois plus qu'au mois d'octobre, et deux fois et demi de plus qu'en janvier. Du 24 novembre au 24 décembre, c'est la haute saison pour les hôteliers strasbourgeois.
Le marché de Noël a attiré 2,8 millions de visiteurs en 2022. Alors forcément, ça se bouscule dans les établissements. "On affiche complet, il n'y a plus de chambre disponible", assure Alexis Larachiche, réceptionniste à l'hôtel Graffalgar. Et les clients s'y prennent tôt. "Toutes nos chambres pour cette fin d'année sont réservées depuis la fin septembre, précise le gérant du Graffalgar, Vincent Faller. Et pourtant, les clients réservent un peu plus tardivement depuis le covid."
Face à tant d'affluence, c'est la règle de l'offre et de la demande qui prime. "Quand vous allez sur la Côte d'Azur entre le 14 juillet et le 15 août, vous ne payez pas le même prix qu'en janvier. C'est pareil à Strasbourg pour ce mois de décembre, c'est notre très haute saison, résume Véronique Siegel, présidente de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) du Bas-Rhin. À l’inverse, nous perdons de l'argent en basse saison, car nos charges fixes restent importantes."
Résultat, les prix flambent en fin d'année, surtout les week-ends : 226 € pour un hôtel "1 étoile", hors du centre-ville, qui affiche des chambres à 39 € le reste de l'année. Ou encore 453 €, prix multiplié par six, pour un établissement "3 étoiles".
Les prix moyens pendant le marché de Noël sont en forte hausse ces dernières années : +27 % à Strasbourg depuis 2019. C'est 50 € de plus par nuit. "Les prix continuent à augmenter en 2023, mais moins rapidement. On peut imaginer que nous sommes maintenant sur un plateau, et que ça va se stabiliser", analyse Corentine Aronica, directrice de la communication de Trivago.
Plusieurs éléments expliquent en partie cette hausse. L'inflation tire les prix vers le haut, et les hôteliers doivent désormais rembourser leurs prêts garantis par l'État (PGE) octroyés pendant la période covid. "La quasi-totalité des hôtels y ont souscrit en France, car nous avons été particulièrement impactés par la crise covid. Ils représentent 6 % de notre chiffre d’affaires annuel", précise Véronique Siegel.
Le manque de personnel dans les métiers de l'hôtellerie pèse aussi sur les finances des établissements, même si le phénomène est moins prononcé cette année. 200 000 postes étaient à pourvoir l'été 2023 dans l'hôtellerie-restauration. "Cela contraint parfois les hôteliers à ouvrir partiellement ; ils ne peuvent pas proposer aux voyageurs toutes leurs chambres", explique Corentine Aronica.
Selon Trivago, les hôteliers alsaciens sont très souvent reconnus par les voyageurs comme offrant un service de qualité, ce qui peut également être répercuté sur les prix.