Mort de Cherif Chekatt à Strasbourg : ce que l'on sait de l'opération policière

C'est vers 21 heures jeudi soir que Cherif Chekatt, l'auteur de l'attentat du marché de Noël, a été abattu par les forces de l'ordre dans le quartier du Neudorf. La fin de deux jours de traque intense. Voici le déroulé de cette opération.

Après deux jours de recherches intenses, ayant mobilisé près de 750 policiers (dont 300 enquêteurs), Cherif Chekatt a donc été abattu hier soir vers  21h devant le n° 74, rue du Lazaret. Le dénouement d'une enquête de longue haleine. Explications.
 

"Le Neudorf retenait toute notre attention"

Dès la soirée du mardi 11 décembre, jour du drame, les recherches se concentrent au Neudorf. C'est là que le chauffeur de taxi a déposé le tueur, c'est là que les témoignages concordent.  " Le quartier du Neudorf retenait toute notre attention" a ainsi déclaré ce matin Rémy Heitz, procureur de la République de Paris, lors d'une conférence de presse. Les choses s'accélèrent réellement suite à la diffusion d'un appel à témoins dans la soirée du mercredi. Le n°197 Alerte Attentat reçoit plus de 800 appels. Parmi eux, deux témoignages cruciaux. En début d'après-midi, une femme affirme avoir vu un individu blessé au bras et correspondant au profil de Cherif Chekatt franchir un grillage, rue d'Epinal. Des traces de sang y sont retrouvées. Une heure plus tard, un autre témoignage confirme sa présence rue du Doubs. Les images de vidéo protection auraient permis à la police de valider ce témoignage. Dans l'après-midi, le quadrillage du secteur s'intensifie opéré par le RAID ( Recherche Assistance Intervention et Dissuasion ) et la BRI ( Brigade de recherche et d'intervention), soutenus dans les airs par un hélicoptère équipé d'une caméra thermique. La BST (Brigade spécialisée de terrain), elle, est chargée de la surveillance à la périphérie du secteur.
 
Selon, Fabrice Poli, secrétaire régional Grand Est du syndicat Alliance Police Nationale, l'hélicoptère aurait permis de vérifier l'information selon laquelle un homme était bien présent dans un cabanon, rue du Doubs. Se sentant pris au piège, blessé au flanc, sous la pression constante de l'hélicoptère, Cherif Chekatt aurait alors décidé de quitter sa cache. Il est probable qu'il se terrait dans le quartier depuis les faits, seul, sans soutien de ses proches, ces derniers étant placés en garde à vue. L'enquête est en cours pour déterminer ce qu'a réellement fait Cherif Chekatt durant ces 48 heures. 
 


Une patrouille de "simples flics" 

A 21 heures, une brigade de la BST (brigade spécialisée de terrain) autrement dit de "simples flics", constituée d'une femme et de deux hommes patrouillent rue du Lazaret. Devant le n°74, ils repèrent un homme dont le signalement correspond à l'auteur des faits. A leur vue, il fait mine de rentrer dans un immeuble, au numéro 74. C'est Cherif Chekatt. Il n'arrive pas à ouvrir la porte. Les policiers font marche arrière et se signalent. Cherif Chekatt tire sur leur voiture et atteint le véhicule au-dessus de la portière gauche. Deux des trois policiers ripostent avec un pistolet mitrailleur HK. Le tueur est abattu. Il est 21h05. Douze impacts de balles sont relevés sur la porte de l'immeuble.
 

Cherif Chekatt est formellement identifié. Son arme, un revolver datant de la fin du XIXe siècle, de calibre 8 mm contient 6 munitions dont 5 percutées. Dans la poche de sa parka, d'autres munitions de même calibre ainsi qu'un couteau.

L'enquête se poursuit afin de déterminer si Cherif Chekatt a bénéficié de soutiens ou d'aides logistiques avant l'attentat et pendant sa cavale. Sept personnes sont actuellement en garde à vue. Les policiers qui ont neutralisé le tueur désirent pour le moment rester anonymes: de peur de représailles. Ils sont profondément choqués.
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