Assignée en justice pour dénigrement par le groupe LDC, l'association L214 a été reconnue coupable par le tribunal de Strasbourg ce jeudi 22 février. Une faute sémantique l'oblige à retirer tous ses stickers, utilisés lors de sa campagne de réétiquetage des barquettes Le Gaulois. Elle a décidé de faire appel.
La société LDC, à la tête des marques Le Gaulois, Marie et Loué, a gagné son procès qui l'opposait à l'association L214 ce jeudi 22 février. Le leader français de la volaille avait saisi la justice en début de semaine pour dénoncer la campagne de réétiquetage qui visait sa marque Le Gaulois.
Le procès s'était tenu mardi 20 février au tribunal de Strasbourg, ville où se situe le siège de l'association. Étaient présents lors de la convocation l'avocate de L214, Caroline Lanty et celui du groupe LDC, Antoine de Brosses. Aucun membre du groupe volailler n'était présent.
Durant sa plaidoirie, le représentant de LDC avait dénoncé un "dénigrement insupportable" orchestré par la campagne de L214. Les stickers collés samedi 17 février par des militants de L214 étaient particulièrement pointés du doigt par l'entreprise. L'atteinte au droit de propriété et le délit pénal avaient notamment été avancés par l'avocat.
Une charge retenue contre L214
Le délibéré a été prononcé ce jeudi 22 février peu après 14 heures. L'association de défense a été reconnue coupable de dénigrement. Le procureur met en cause l'utilisation du terme "manipulé", utilisé dans la phrase "Poulet manipulé génétiquement", présente sur les stickers. "Le juge a tilté sur l'expression de manipulation génétique, il s'agit selon lui de sélection et non de manipulation", explique l'avocate de L214.
L'utilisation de stickers pour masquer les barquettes Le Gaulois et l'atteinte à la propriété dénoncées par son confrère n'ont toutefois pas été retenues. "Le juge a indiqué qu'il n'avait aucun moyen de condamner la campagne qui entre dans le cadre de la liberté d'expression." Si elle a désormais l'obligation de retirer ses stickers, aucune sanction financière n'a été imposée à l'association qui a directement fait appel de la décision du juge. Pour rappel, L214 n'a jamais été condamnée dans son histoire après avoir fait appel. L'association explique dans un communiqué qu'elle continuera à "informer sur les pratiques du groupe LDC".