A Vendenheim (Bas-Rhin), Christophe Hager fait pousser des forêts miniatures de bonsaïs. Véritables allégories de nos forêts, ses créations ont énormément souffert lors de l'été caniculaire 2022. Le passionné s'attend à voir disparaître ses mini-forêts d'ici 10 ans.
En ce pluvieux premier samedi d'octobre, Christophe Hager déambule au milieu de ses bonsaïs dans son jardin en périphérie de Strasbourg (Bas-Rhin). L'ambiance humide ne témoigne pas de l'intensité de la canicule qu'il a connu ces derniers mois.
Mais Christophe Hager ne l'oublie pas, et il s'inquiète des répercussions sur ces arbres : "Là, les mélèzes sont verts car ils ont fait une deuxième pousse, ça donne l'impression que ça va, mais cet été, ils étaient tout jaunes. Il a fait beaucoup beaucoup trop chaud l'été dernier."
Ses arbres ont une trentaine d’années. Ils constituent une vraie forêt, ce qui signifie qu’il y a des interactions avec les arbres : "les arbres s’entraident, c’est important avec la chaleur de l’été dernier car la forêt a souffert" explique le collectionneur.
Selon cet amateur, les conséquences de la canicule peuvent être décalées dans le temps. "Cette essence d'arbre peut continuer à vivre un ou deux ans et mourir du jour au lendemain."
C'est particulièrement préoccupant, car ses bonsaïs sont comme des sentinelles de la "grande" forêt. "Ma forêt souffre encore plus qu’une vraie forêt. Dans les Alpes, il fait maxi 25 degrés en été à cette altitude-là. Chez nous, il a fait 37 degrés certains jours." Un phénomène accentué par les pots : "Les pots peuvent chauffer jusqu’à 70 à 80 degrés en été, alors qu’en forêt, les arbres ont leurs racines plus au frais."
Alors, Christophe Hager cherche des solutions : "je brumise l’arbre et je vais mettre les mélèzes sous les ombrières car ils ne supporteront pas un deuxième été comme on a vécu là. Si ça continue comme ça, dans 10 ans, je n'aurai plus de forêt de mélèzes, il fera trop chaud."