EDITO. Le conseil municipal de Strasbourg a adopté lundi 23 septembre, à une large majorité, le projet de ZFE (zone à faible émission) qui consiste à interdire de manière progressive la circulation des voitures polluantes. Un vote qui inquiète mais surtout qui sent fort la communication politique.
De 2025 à 2030, la décision a surpris beaucoup de monde et sent un peu la précipitation. Cinq ans de moins pour changer de voiture ou carrément se séparer d’une vieille voiture polluante.
Oui, la qualité de l’air dans la capitale alsacienne est primordiale, oui il est plus que temps de changer les mentalités, mais le projet en dehors de son calendrier semble assez superficiel, du moins pour l’instant.
De ce fait, il est aisé de penser qu’à six mois des élections municipales, ce projet peut s’inscrire sur un programme électoral. D’ailleurs, tous les groupes, la droite exceptée, ont voté pour. Certainement une façon de couper l’herbe sous le pied des Verts. Les écologistes ont un électorat à Strasbourg, rappelons qu’aux dernières européennes, ils ont obtenu 20% des voix. De quoi exciter bien des convoitises.
En attendant, certains s’inquiètent de ce que ce projet pourrait réveiller comme mouvements sociaux. Transformer la ville, politiques et habitants s’accordent en général sur l’idée mais certains plus d’autres réclament un accompagnement de cette transformation.
Dans le projet voté lundi, pas un mot sur le montage financier, sur l’étude de propositions alternatives à la voiture, ni même sur le développement des transports en commun.
Autant d’éléments repris par les deux abstentionnistes du jour, Fabienne Keller pour Agir et Pernelle Richardot pour le Parti socialiste. Une fois n’est pas coutume, leurs inquiètudes sont identiques. Toutes deux craignent une nouvelle crise sociale.
Cet argument de campagne, monté à la va-vite sans stratégie globale préalable, pourrait être à double tranchant. Et finalement créer peurs et incompréhensions chez les électeurs.