L'octogénaire était mort le 1er septembre après une attente de vingt heures sur un brancard au Nouvel Hôpital civil de Strasbourg. La famille réclame une enquête et annonce déposer plainte, ce 21 septembre.
Les proches du patient retrouvé mort le 1er septembre alors qu'il attendait d'être pris en charge aux urgences des hôpitaux universitaires de Strasbourg ont décidé de porter plainte. C'est ce qu'a annoncé leur avocat, Me Matthieu Airoldi, mercredi 21 septembre via l'AFP.
La famille souhaite ainsi qu'une "action pénale soit engagée" et qu'une enquête pour "homicide involontaire contre X" soit ouverte afin de "faire toute la lumière sur les circonstances" du décès de leur proche, un homme de 81 ans.
Selon l'avocat, la veuve et les deux filles de la victime se posent "de grosses questions sur le traitement dont [le patient] a bénéficié ou dont il n'a pas bénéficié aux urgences". En effet, les proches ont eu "une transmission très, très parcellaire du dossier" du patient, mais qui indique "des trous et une période d'a minima trois heures" durant laquelle il "a été laissé sans surveillance et sans soins alors qu'il était extrêmement agité aux urgences", explique le conseil.
Une situation incompréhensible pour la famille, qui ne s'attendait pas à ce décès. "C'était un patient suivi par le service de néphrologie et d'urologie" de l'hôpital, "pourquoi n'a-t-il pas été transféré plutôt dans ces services, qui le connaissaient et qui auraient pu le prendre en main?", s'interroge Me Airoldi, qui dit ignorer la cause exacte du décès et la raison de son admission aux urgences.
"Il y a des zones d'ombre qu'il faudra éclaircir"
"C'est très bien qu'il y ait cette plainte et cette demande d'enquête, parce qu'il y a des zones d'ombre qu'il faudra éclaircir", approuve Christian Prud'homme, du syndicat Force Ouvrière qui a d'abord révélé le décès de l'octogénaire. Il dénonce un "fonctionnement en mode dégradé" des services, qui aurait pu conduire à un défaut de surveillance du patient. Le retraité est resté en tout 22 heures sur son brancard. "On ne se rend même plus compte de ce qu'on fait, c'est juste aberrant", dénonce-t-il, ajoutant que "ce n'est pas la faute des professionnels de santé et j'espère qu'une enquête pourra le démontrer".
Après ce deuxième décès en six mois au sein du service d'urgences, le syndicaliste espère que cette tragédie permettra de prendre de véritables mesures, y compris législatives, pour faire face à l'afflux de patients encore attendus cet hiver. "Il faut ouvrir des lits, c'est la seule solution si on ne veut pas qu'il y ait d'autres morts", conclut-il. Force Ouvrière attend toujours une réponse à la lettre envoyée la semaine dernière au ministre de la Santé, François Braun, pour dénoncer "une énième situation de blocage et surcharge" du service du Nouvel Hôpital Civil (NHC) de Strasbourg.
Contactés, les hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) n'a pas répondu à nos sollicitations.