Depuis trois semaines, l'entreprise Fast Dispatch Logisitics, un sous-traitant d'Amazon, a mis la clé sous la porte. Depuis, les salariés sont dans le flou. Une audience est prévu au tribunal de commerce de Bobigny le 5 septembre.
Ce mardi 30 août 2022, une vingtaine de livreurs de Fast Dispatch Logistics (FDL), un sous-traitant d'Amazon, se sont réunis une nouvelle fois devant les anciens locaux de leur entreprise. Ils réclament le versement de tous leurs salaires, et ont obtenu une audience au tribunal de commerce de Bobigny, qui doit débloquer leur situation.
Car depuis le 9 août, et la réception d'un mail leur annonçant la cessation d'activité de FDL, c'est silence radio du côté du sous-traitant d'Amazon. Pas de salaire versé pour les mois de juillet et août, et surtout aucun acte officiel stipulant qu'ils ne travaillent plus pour leur employeur.
Si les choses commencent à bouger, avec finalement le versement tardif du salaire de juillet, les 700 personnels de Fast Dispatch Logistics partout en France restent pieds et poings liés à l'entreprise. Ce qui les empêche de demander le chômage, de trouver une formation, ou de rechercher un emploi.
FDL sait que les tribunaux arrivent, alors ils nous ont versé cette paie.
Un employé de Fast Dispatch Logistics à Strasbourg
"Nous n'avons eu aucun retour de l'entreprise. On a juste reçu nos salaires de juillet. FDL sait que les tribunaux arrivent, alors ils nous ont versé cette paie, analyse un salarié. La RH nous a dit que notre mobilisation ne servait à rien, et qu'on allait être payé. Ils ont fait des promesses, mais ça fait six mois qu'on est payé en retard. On ne les croie plus."
Ce qui interpelle les salariés, ce sont les montants versés pour le mois de juillet : "Ça va de 200 à 1.200 €. Et dans tout ça, des mecs qui ont travaillé ont été moins payés que d'autres qui étaient en arrêt. On n'a même pas de fiche de paie pour avoir les détails, c'est n'importe quoi!"
La justice s'en mêle
L'audience prévue le 5 septembre à Bobigny devrait accélérer les choses : "Elle a pour but de savoir si l'entreprise est en dépôt de bilan, c'est-à-dire qu'elle ne peut plus faire face au versement de ses créances, en majorité les salaires. Si le redressement judiciaire est désigné, les arriérés de salaire seront pris en charge par les assurances de garantie de salaire (AGS)", explique Luc Dörr, avocat du CSE de l'entreprise, qui se satisfait de voir la situation avancer malgré tout.
Ils demandent simplement à être payés. On ne parle pas de quelque chose d'extraordinaire.
Emmanuel FernandesDéputé LFI de Strasbourg
Emmanuel Fernandes, député La France insoumise de Strasbourg, était présent aux côtés des salariés de FDL pour les soutenir : "Ils demandent simplement à être payés. On ne parle pas de quelque chose d'extraordinaire. Le recours massif d'Amazon à la sous-traitance entraîne ces situations ubuesques", dénonce le député.
Plus tôt dans l'été, les employés de FDL avaient fait grève pour pointer les nombreux dysfonctionnements auxquels ils devaient faire face au travail : camionnettes endommagées, prise en charge personnelles de frais professionnels, salaires impayées et congés forcés rythmaient leur quotidien.