Une mère et ses deux enfants restent sans logement depuis un an malgré la mobilisation, "c'est de la colère"

Depuis plus d'un an, des parents d'élèves de l'école primaire de la Ziegelau à Strasbourg se mobilisent pour venir en aide à une famille à la rue, en vain. Ce jeudi 11 janvier, ils ont demandé à l'établissement d'ouvrir ses portes pour les héberger.

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Les jours passent et se ressemblent pour Santi et ses deux enfants âgés de 8 et 16 ans. Depuis le mois de mars 2023, cette Albanaise d'une trentaine d'années lutte chaque jour pour trouver un lieu où dormir. "Cela fait 11 mois que nous n'avons pas de solutions pour avoir un logement, on est fatigué", souffle-t-elle.

Avec l'arrivée du froid et des températures en dessous de 0 °C dans la région, la situation empire. Une souffrance que les parents d'élèves de l'école primaire de la Ziegelau à Strasbourg, où sont scolarisés les enfants, ne supportent pas. 

Ce lundi 8 janvier, certains parents ont tenté de mettre à l'abri la famille dans les locaux de l'établissement scolaire, en vain. L'entrée de l'école leur a été refusée par le concierge. Ce jeudi matin, ils ont à nouveau tenté leur chance, mais sans plus de succès : "J'ai d'abord été émue par le parcours de cette femme, mais maintenant, c'est de la colère. On se mobilise depuis plus d'un an sans que rien ne se passe", dénonce Fanny Taulou, déléguée de parent d'élèves de l'école primaire de la Ziegelau

Sans solution de logement 

Santi est arrivée en France en 2017 avec ses deux enfants après avoir fui l'Albanie, son pays d'origine, où elle était victime de violences. Un long parcours du combattant s'est alors engagé : "Je ne pouvais pas travailler en France sans avoir de papiers, donc ça a été très difficile", explique-t-elle.

Hébergement chez des amis, gares, logement du 115, la jeune maman erre au fil des maigres solutions qu'elles trouvent au compte-gouttes. La famille est à la rue depuis son départ de l'hébergement d'urgence de Geispolsheim (Bas-Rhin). Un départ causé, selon elle, par les bagarres et les agressions à répétition.

Les enfants vont tous les jours à l'école, quelles que soient les conditions dans lesquelles ils ont dormi la veille, et la maman se bat comme une lionne.

Fanny Taulou, déléguée de parent d'élèves

Mais depuis un mois, les choses ont changé. Santi a obtenu un titre de séjour et un travail dans la foulée.  Un parcours qui force l'admiration de Fanny Taulou, la déléguée des parents d'élèves : "Les enfants vont tous les jours à l'école, quelles que soient les conditions dans lesquelles ils ont dormi la veille, et la maman se bat comme une lionne", salue-t-elle.

"C'est un modèle d'intégration", abondait le 9 janvier, maître Christine Mengus, son avocate. Une situation administrative et financière qui s'améliore, mais qui ne permet toujours pas à la famille de trouver un toit.

Près de 3 000 enfants à la rue 

Comme les enfants de Santi, ils seraient près de 3000 enfants à la rue en France. 700 d'entre-eux seraient âgés de moins de 3 ans, selon un décompte du collectif des associations unies, "Jamais sans toit", l’Unicef France et la FCPE. C’est 42 % de plus qu’à la fin d’août et 41 % de plus qu’il y a un an. 

Face à cette situation dramatique, l'État a annoncé débloquer 120 millions d'euros, soit l'équivalent de 10 000 places supplémentaires. Une mobilisation jugée tardive et insuffisante par les associations. 

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