Depuis le 6 novembre 2017, certaines démarches administratives se font exclusivement en ligne. C'est le cas des demandes de cartes grises. Et c'est loin d'être simple : dysfonctionnements, accompagnement insuffisant, retards dans les dossiers... Certaines situations deviennent désespérées.

De nombreux dysfonctionnements ont d'abord accompagné le lancement des procédures en ligne sur le site de l'Agence nationale des sites sécurisés (ANTS) début novembre : formulaires impossibles à valider, site indisponible, difficultés à se connecter... "C'est vrai que nous avons eu de très nombreux appels les premières semaines, explique Céline Kastner, directrice juridique de l'Automobile club d'Alsace, instance vers laquelle se tournent très volontiers les automobilistes un peu perdus. Là, ça va mieux quand même. Nous avons alerté les autorités, ils ont redéployé plus de moyens sur ces services. Ils avaient peut-être sous-évalué le dispositif."
 
Des autorités qui ont également décidé d'allonger de 1 à 4 mois la durée au cours de laquelle il est autorisé de circuler avec une immatriculation provisoire. Si votre certificat d’immatriculation provisoire date d'avant le 18 décembre, la durée de validité est prolongée de 2 mois.

Sauf que ces réajustements ne suffisent pas à régler tous les problèmes. De nombreux internautes nous ont alertés de leurs difficultés. Cette conductrice par exemple, qui a déposé une demande de carte grise pour une voiture importée d'Allemagne le 28 novembre. Et qui n'a depuis aucune nouvelle : "Il est impossible de contacter ce service par téléphone, les préfectures ne se sentent plus concernées par ces problèmes, témoigne-t-elle. Nous sommes démunis, on se sent complément délaissé face à ce véritable fiasco." 

Difficultés pour les conducteurs transfrontaliers

Et les acheteurs de véhicules étrangers seraient particulièrement concernés. Leurs dossiers prennent, semble-t-il, plus de temps à être traités. Et surtout, une fois immatriculés provisoirement, ils ne peuvent pas circuler à l'étranger. Ce qui pose beaucoup de problème aux travailleurs transfrontaliers. Comme cette habitante de Rhinau, au bord de la crise de nerfs : "Je ne sais pas comment je vais aller travailler jeudi, explique cette employée d'Europapark, à Rust, en Allemagne. J'ai acheté une voiture en Allemagne, mais je n'ai toujours pas reçu ma carte grise. Mon ancien véhicule a été repris par le garage, donc je n'ai plus aucun moyen d'aller travailler, sauf le vélo! 18 kilomètres aller-retour...si le bac circule! Sinon, c'est 70 kilomètres! Je risque mon travail si je ne peux plus m'y rendre..."
Faute d'obtenir des réponses sur l'avancée de sa demande d'immatriculation, lancée le 16 novembre, et actuellement traitée, à en croire le dernier mail reçu avant Noël, elle s'est rendue en préfecture. Les agents n'ont pu que la diriger vers les ordinateurs installés là pour les demandes en ligne, ils n'ont plus la main sur les dossiers. "J'ai appelé la préfecture, le bureau de Sélestat, à Strasbourg, j'ai essayé des mails, la boîte vocale... je n'arrive à avoir aucune information!"

Les concessionnaires débordés par les dossiers en attente

Elle a fini par se tourner vers un concessionnaire de Sélestat. Des professionnels qui récupèrent de nombreuses demandes de conducteurs désespérés, en plus de leurs clients. "C'est un vrai surcroît de travail administratif, explique la secrétaire commerciale. Avant j'allais déposer les dossiers en préfecture le lundi après-midi, le mardi je pouvais déjà récupérer les cartes grises, ça prenait vingt-quatre heures! Aujourd'hui, ce sont des semaines qui passent, les clients sont mécontents, lorsqu'arrive la fin de leur immatriculation provisoire, ils ne peuvent plus rouler avec leur voiture récemment achetée..."

Sans compter ceux qui sont perdus dès le départ de la procédure. Car tous ne sont pas familiers des demandes en ligne. Il leur faut créer un compte, une adresse mail. "C'est encore un vrai axe sur lequel les autorités doivent faire des efforts, analyse Céline Kastner, de l'Automobile club. La démarche n'est pas si simple, il faut vraiment mieux les accompagner, notamment dans les espaces dédiés, en préfecture, avec du personnel peut-être mieux formé." Histoire de mieux répondre aux demandes d'immatriculation qui ont connu une belle progression en France en 2017.
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