JO de Paris 2024 : comment le lac du Der, à 200 kilomètres de Paris, a un impact sur la cérémonie d'ouverture

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La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 a lieu sur la Seine vendredi 26 juillet. Le débit du fleuve, bien plus élevé qu'un été classique, est surveillé de près. Mais les dernières données indiquent que la cérémonie pourra se dérouler sans encombre. Une bonne nouvelle que l'on doit notamment aux actions menées en amont, au niveau du lac du Der.

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En cette fin juillet 2024, le niveau du lac du Der est bien plus élevé que l'an dernier à la même période. Ce lac artificiel, le plus grand de France en superficie, s'étend sur 48 kilomètres carrés à la limite de la Marne et de la Haute-Marne.

Il fait partie des quatre lacs réservoirs gérés par Seine Grands Lacs, dont la mission est de réguler le débit de la Seine et ses affluents. Habituellement, le lac se remplit tout au long de l'hiver et du printemps, permettant ainsi de lisser le débit des cours d'eau en aval, sur la rivière Marne et donc ensuite la Seine, et éviter des inondations.

À l'été, le lac se vide pour maintenir le débit et la hauteur des cours d'eau, c'est ce qu'on appelle le soutien d'étiage. En 2023, le remplissage avait pris du retard, faute de pluies suffisantes. En 2024, la situation est bien différente.

"On est sur une année atypique, fortement pluvieuse, avec sept pics de crues qu'on a gérés depuis le mois d'octobre", explique Jérôme Brayer, responsable de l'unité d'exploitation Marne chez Seine Grands Lacs. Le dernier épisode remonte au mois de juillet, avec notamment des dégâts causés par les inondations en Haute-Marne.

"Normalement, une crue d'été n'est pas très forte, mais on était sur des débits dignes d'une crue d'hiver." En conséquence, alors que l'organisme avait prévu de commencer à vidanger le lac, il a dû changer son fusil d'épaule. "On a été obligés de restocker de l'eau dans le réservoir." Au 25 juillet, le lac du Der est rempli à 94%. Les lacs Amance et Temple, dans l'Aube, atteignent eux 99% de remplissage.

Le débit de la Seine scruté avant le début des Jeux olympiques

En aval, le débit de la Seine à Paris est surveillé de près alors que la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques doit s'y dérouler le vendredi 26 juillet. S'il est trop important, cela peut perturber le minutage précis de l'événement, en augmentant la vitesse des bateaux où prendront place les délégations.

Des consignes ont donc été passées pour réguler au mieux le débit en aval des ouvrages de Seine Grands Lacs. "Il y a des concertations qui se font au siège à Paris avec les services de l'État et tous les acteurs concernés par les JO. On est dans l'adaptation en permanence de ce qui peut arriver." 

Pour l’établissement public Seine Grands Lacs, il n'y a plus d'inquiétudes à avoir pour la bonne tenue de la cérémonie d'ouverture. "Si on regarde une année classique, la Seine à cette période là est à 100 mètres cubes par seconde. Là, elle est à plus de 300 mais c'est encore tolérable. Il n'y a plus d'événement de crues, elle ne va pas forcément monter donc tout va bien se passer", assure Jérôme Brayer.

Le préfet de la région Île-de-France, interrogé ce jeudi 25 juillet sur France Inter, ne dit pas autre chose. "La Seine est dans un débit et dans une hauteur d'eau tout à fait compatibles avec la cérémonie", assure Marc Guillaume. C'est une "bonne nouvelle", selon lui, puisqu'avec "330 mètres cubes par seconde" et avec une hauteur de 1 mètre 20 ce jeudi matin, il n'y aura "pas besoin de changer de bateau au regard de la hauteur de la Seine"

Seine Grands Lacs a repris ce 25 juillet la vidange du lac du Der, mais avec dans un premier temps un débit très limité, de 5 m3/s. Car l'organisme doit également veiller à conserver une capacité de stockage suffisante pour faire face à une nouvelle crue si elle survenait. C'est toutefois très rare au mois d'août. "Si on regarde l'historique sur une centaine d'années, il y avait eu une crue en 1972, avant la construction du lac. De mémoire d'homme, je n'ai pas connu de crue au mois d'août donc c'est plutôt positif." Il faut compter entre huit à dix jours pour qu'un changement dans le débit en aval du lac du Der ou de l’un des trois autres réservoirs, ait des répercussions à Paris.

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