Les feux de forêts en Gironde (Aquitaine) ont été si violents que leurs fumées se sont déportées jusqu'en marge de l'Île-de-France. L'odeur des incendies a donc pu être ressentie par une partie de la population de Reims (Marne).
C'est une odeur tantôt indéfinissable. Tantôt évoquant clairement le brûlé. Elle est arrivée le mardi 19 juillet 2022, en fin d'après-midi et en soirée, et a suscité de nombreux témoignages.
Cette odeur, c'est le résultat de la combustion massive des arbres et du reste de la flore et de la faune à La Teste et Landiras (Gironde), depuis le mardi 12 juillet. La vague de chaleur a fait échapper la situation à tout contrôle, et les pompiers se battent jusqu'à leurs dernières forces pour contenir les feux de forêts.
Dès le mardi midi, le vent (modélisé ici) faisait arriver l'odeur dans le Poitou-Charentes, le Limousin, les Pays-de-la-Loire, mais aussi le Centre, troublant le ciel. En fin d'après-midi, l'Île-de-France était atteinte à son tour. Reims (Marne), toute proche, a rapidement suivi alors que la soirée se profilait.
Météo-France a confirmé ces données à France 3 Champagne-Ardenne, après avoir analysé la diffusion des aérosols ("observation des PM10"). Le météorologue Rémy Köth explique qu'"effectivement, il s'agit des feux en Gironde" mais aussi "de feux au sud-ouest de Paris" (il s'agit de la forêt de Rochefort-en-Yvelines).
Ça peut ne pas être très rassurant, mais il n'y a pas à s'inquiéter : le phénomène est assez comparable au sable du Sahara qui remonte parfois jusqu'en France. Les pompiers ont déjà fort à faire, et demandent à ne pas les appeler pour leur signaler ces odeurs de fumée et de brûlé (voir un exemple dans le tweet ci-dessous).
En cause : "un vent de sud-ouest vers le nord-est, induit par une goutte froide située au nord-ouest de la France." Responsable d'"un flux du sud vers le nord", et donc de ces odeurs déportées "vers les régions de Paris et de Reims; et au plus haut, mais dans une moindre mesure, vers le nord de la France et la Belgique".
La pluie survenue dans les premières heures de ce mercredi 20 juillet a "lessivé une partie" des fumées résiduelles, "mais pas totalement". La population locale devrait tout de même être moins incommodée par les odeurs. Et vers midi, grâce à "la dilution des particules via des vents vers l'ouest", elle ne devrait plus rien sentir.