La route du champagne, un voyage œnotouristique passionnant à la découverte des caves, des vignerons et du patrimoine champenois

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Sur les chemins de la route touristique du champagne. Un reportage de Layla Landry, Raphaël Doumergue, Etienne Guillet, Paul-Antoine Boudet, Christophe d'Amiens d'Hébébourt et Nathalie Baliguet. ©France Télévisions

La route du champagne est un rendez-vous incontournable du tourisme en Champagne-Ardenne. Tout au long de cet itinéraire, découvrez les caves, le patrimoine et le travail de ces vignerons qui ont élevé la confection du vin effervescent au rang d'art.

Le champagne, on ne le trouve que sur les 34 300 hectares que compte l’appellation d’origine contrôlée. Depuis des centaines d’années, les vignerons façonnent ces paysages. De vignes en villages, parcourir la route touristique du champagne, c’est percer les secrets du roi des vins.

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Étape 1 : Chamery, début du périple œnotouristique

La route touristique du champagne ce sont 700 kilomètres de circuit balisé. Le parcours sur lequel nous emmène notre journaliste Layla Landry commence bien sûr dans les vignes, et plus précisément à Chamery dans la Marne pour une visite guidée au cœur du terroir de la Montagne de Reims.



Depuis deux ans, avec son 4x4, Christophe Grimaud propose aux touristes des safaris œnotouristiques : "Ce qu'ils viennent chercher, c'est du plaisir en se laissant guider et conduire." Une activité qui lui apporte beaucoup : "Ce qui me plaît le plus, c'est d'accueillir des personnes différentes, raconte-t-il. J'ai des gens qui viennent de Hong Kong, des gens qui viennent du Texas, des Néozélandais. Il y a tout type de personnes."

La Champagne compte plus de 16 000 vignerons et c'est avec l'un d'entre eux que Layla Landry a rendez-vous, conduite par Christophe Grimaud. À Chamery, Jérôme Labbé est installé en bio. Après un été difficile en champagne, la vendange s'annonçait mal : "On a eu très peur parce qu'on a eu un développement de mildiou, un champignon qui abîme les grappes et pour le moment ça a l'air de tenir". Fort heureusement, comme le remarque Layla, "on est quand même sur de belles grappes".

2e étape : chez un vigneron à Sacy

Notre guide Christophe Grimaud nous attend pour nous mener à la prochaine visite. Quelques kilomètres plus loin, Victorien Grill nous ouvre ses portes. "Je suis de la cinquième génération de vignerons dans la famille" et "je fais pousser mon propre raisin" ,explique-t-il ce matin-là à trois Américaines qui profitent d’une dégustation à l’improviste.

Le vigneron organise ces visites guidées depuis deux ans seulement : "C’est vraiment important pour moi de dynamiser le village et de faire connaître mes champagnes au grand public." Et les visiteurs sont ravis, à l'instar de Michelle June, touriste américaine : "Là d'où l'on vient, on a le prosecco, le vin pétillant, mais on entend parler du champagne et on a donc voulu venir voir. C'est un village magnifique, on adore." L’année dernière, 300 visiteurs de passage sur la route touristique du champagne se sont arrêtés ici.

C'est là que Layla Landry abandonne le guide Christophe Grimaud pour continuer son chemin sur la route du champagne.

3e étape : le phare de Verzenay

Le phare de Verzenay surplombe une mer de vignes et représente le projet fou d’un vigneron. En 1909, Joseph Goulet fait construire l’édifice. À l’époque, il faut imaginer sa lanterne tourner le soir, éclairant les vignes à des kilomètres à la ronde.

Au début du 20e siècle, les soirées au phare étaient festives. Frédérique Pinchon, directrice du phare de Verzenay le confirme : "Oui, ça devait effectivement être la fête, on peut l'imaginer ainsi puisqu'il y avait dans le jardin un théâtre de plein air, un restaurant et une guinguette. Rémois et Sparnaciens venaient sur le site par la compagnie de chemin de fer de la banlieue rémoise. Ils venaient se divertir."

Mais par la suite, le phare a bien failli disparaître : "Ces moments festifs n'ont pas duré très longtemps puisque la Première Guerre mondiale est arrivée. Le front se trouvait dans la plaine juste derrière nous. Le phare a servi pendant un court moment d'observatoire, mais il a très vite été repéré, donc en partie bombardé."

Le phare de Verzenay tombe alors dans l’oubli. Il faut attendre 1999 pour qu’il rouvre au public. Et depuis quatre ans, tout l’été, l’esprit guinguette y reprend vie.

4e étape : les caves d'Épernay

La route touristique du champagne nous emmène forcément à Épernay (Marne). En 2023, ils étaient 3,6 millions de touristes à avoir visité la ville. Sur la prestigieuse avenue de Champagne, les grandes maisons ont pignon sur rue tandis que sous nos pieds, 110 kilomètres de caves parcourent les sous-sols, classés depuis dix ans au patrimoine mondial de l'Unesco.

Dans la fraîcheur des caves, les précieuses cuvées sont stockées parfois des années. "Pourquoi aussi longtemps ? Parce que plus les levures sont au contact du vin, plus complexe sera le champagne", détaille Thayane Oliva, guide pour la maison de champagne Boizel. Les curieux viennent du monde entier pour y goûter à ce champagne : "Ça donne un sentiment particulier... D'être dans un autre monde", explique Ingrid Zielger, une touriste allemande.

La guide conclut la visite : "Maintenant vous connaissez tous les secrets pour faire du champagne à la maison… du vin pétillant bien sûr !"

5e étape : les cadoles de l'Aube

Notre journaliste Layla Landry quitte Épernay pour poursuivre la route touristique du champagne plus au sud, vers la Côte des Bar. Ici, à Gyé-sur-Seine (Aube) une poignée de passionnés œuvre pour la préservation des cadoles, de petits abris de pierre calcaire construits pour les vignerons. Les plus anciennes dateraient du 18e siècle. L'Unesco en a recensé 150 sur le territoire.



L’association des cadoles champenoises veut en restaurer une quarantaine en cinq ans. La tâche est grande, mais Guy Lazzarrotti, restaurateur d'art dans l'Aube, s'attelle à cette mission avec passion. L'homme maîtrise son ouvrage au point d'être intarissable sur le sujet. Les cadoles sont restaurées avec le savoir-faire de l’époque et Marie Cousin, vigneronne et présidente de l’association des Cadoles champenoises le rappelle : "Ça fait partie de l’histoire du vigneron et on a envie de les faire perdurer, c’est important."



Sur la route des cadoles, Layla Landry passe par Celles sur Ource (Aube) où elle rencontre Michel Furdyna, un vigneron qui a mis sa pierre à l’édifice. Pour entretenir ce patrimoine, il a tout simplement construit la sienne : "C'est quand même l'aboutissement d'une carrière et aujourd'hui c'est une belle réalisation que je peux laisser à ma fille et peut-être à ma petite fille".

Dernière étape : la montgolfière de Mailly-Champagne

La route touristique du champagne étant très longue, notre journaliste Layla Landry décide de prendre un peu de hauteur pour en profiter le plus possible, car la région se savoure aussi bien sur terre que vue du ciel. Il est l'heure de s'envoler en montgolfière au-dessus des vignes. Un moment de magie et de grandeur.

"On dit toujours que c'est un balcon. Un balcon d'où on regarde, on prend le temps d'observer le paysage, à la vitesse du vent" rapporte Emmanuel Renoir, pilote pour Les Montgolfières Champenoises. L'émerveillement gagne les touristes, comme l'exprime la mosellane Lucie Brelle : "Cette vue avec toute la champagne, les vignes, Reims derrière nous... Autrement qu'en montgolfière, on ne peut pas voir ce panorama-là. Et puis le coucher de soleil en plus, c'est magnifique."

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