Pendant tout le week-end, la Main de Massiges, lieu emblématique de mémoire en Champagne-Ardenne, accueille le tournage du court métrage "La ligne de vie". Près de 80 figurants se sont glissés dans la peau de soldats de la Première Guerre mondiale.
Le cinéma s'invite dans la Marne ! Ces 2 et 3 mars, l'équipe de tournage du court-métrage "la ligne de vie" a posé ses caméras à la Main de Massiges. Un haut-lieu de mémoire en Champagne-Ardennes, qui a été le théâtre des combats champenois au cours de la Première Guerre mondiale. Le film a engagé près de 80 figurants locaux.
Les postiers au cœur de l'intrigue
Derrière ces casques et ces manteaux bleus, de jeunes hommes prêts à repousser l'ennemi. C'est au fond ces tranchées du lieu-dit de la Main de Massiges, dans la Marne, que lesdits poilus se battent pour sauver leur patrie et leur famille de l'envahisseur. Ils vivaient au rythme des fracas des bombes, coupés de leurs proches. Pour tenir le coup, ils gardaient précieusement des portraits de leurs familles, et surtout, les correspondances remises par les postiers. Ce sont précisément ces lettres qui ont inspiré le réalisateur, Hugo Becker, qui a retrouvé celles de son arrière-grand-père.
"Ces correspondances l'ont beaucoup touchées. C'est là qu'on voit que tout n'était pas si simple. On a souvent une vision manichéenne de l'Histoire, alors que le moral des troupes dépendaient beaucoup de ces courriers" explique Laurent Helas, le producteur.
À certains moments, ces lettres faisaient aussi l'objet de suspicions. C'est d'ailleurs le cœur de cette intrigue. En parallèle de ces scènes spectaculaires à la Main de Massiges, se joue toute la part de ces postiers de guerre : des porteurs de bonnes nouvelles et pour beaucoup du réconfort. En route dans leur camion postal, ces postiers vont traverser les routes de la région et devoir passer un check-point allemand. Ils devront justifier leur bonne foi.
" Il y a une enquête sur eux, car autant le courrier était indispensable pour le moral des troupes, autant il générait des suspicions d'espionnages...", précise Laurent Hélas.
Les associations locales en action
Avant de passer à ce chapitre, l'équipe de tournage, composée de Paprika Films et Nouvelle Done production, reconstitue l'ambiance des champs de bataille et la vie dans les tranchées. Le producteur mesure la chance que son équipe a de pouvoir tourner sur plus de 600 mètres linéaires de tranchées reconstituées par l'association de la Main de Massiges. Le président l'avoue : ils ont longuement réfléchi avant d'accepter.
"Il fallait que cela reste un tournage en cohérence avec le conflit. On a beaucoup de demandes et ce lieu de mémoire doit être préservé. C'est émouvant de voir ce qu'il s'est passé il y a 100 ans sur ce champ de bataille avec des hommes de 20 ans, du même âge " partage Eric Marchal avec émotion dans sa voix.
La production a fait appel à 80 figurants locaux. Certains ont été castés dans la région, d'autres viennent des associations locales : les Connaissances de la Meuse pour les deux tiers d'entre eux et le reste vient des Chierothains. Ils ont porté fièrement l'uniforme comme Arnaud, qui vient de Menehould. "C'était génial de pouvoir participer à ce film Je suis passionnée de cinéma et c'était l'occasion d'assister à un tournage en direct " Yann, lui, vient de Reims. Il est stupéfait de cette reconstitution. " On a passé toute la matinée dans la tranchée, on se rend compte de ce qu'ils ont vécu. C'est très réaliste, on s’y croirait vraiment." Ce film de 25 minutes sera diffusé sur France 2 d'ici à la fin de l’année 2024.