Dingsheim - Solidarité, mobilisation, rythme de vie modifié : voilà ce que les habitants retiendront du confinement

Que retenir de la période de confinement ? Envie de ralentir ? De consommer autrement ? De faire preuve de plus de solidarité au quotidien ? A Dinghseim, les habitants du village nous ont confié leurs enseignements de ces dernières semaines. Et vous allez forcément vous (et les) reconnaître.

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Pour commencer, cliquez ici, ça va vous mettre dans l’ambiance. Voilà, vous avez la petite musique de René Aubry en tête, nous pouvons démarrer ce nouvel épisode du déconfinement à Dingsheim (Bas-Rhin, toujours pas sur Souffel mais un jour peut-être).

Après la solidarité dans le village, après la reprise de l’école, après l’organisation des commerces alimentaires, et après la timide reprise de la vie associative, il flottait comme une envie de conclusion. Une envie de bilan. Une volonté de revenir voir les Dingsheimois rencontrés ces dernières semaines pour leur demander ce qu’ils retiendraient de cette période inédite et incroyable. C’est notre dernier passage dans le village pour la série proposée sur France3 Alsace, à l'antenne et sur notre site internet.

Ce que j'aimerais garder ? Plus de naturel, moins de superficiel
Laurence Montard, chargée des relations publiques dans les institutions européennes et maman de trois enfants 


Nous avions rencontré les Stiegler-Montard début mai. Laurence, Martin, et leurs trois enfants (Charlotte 4 ans, Clément 8 ans et Jules 10 ans) ont passé tout le confinement dans leur maison à Griesheim-sur-Souffel. De longues semaines à cumuler télétravail et école à la maison. De longues journées à essayer de garder leur calme même quand on est interrompu 50 fois par jour dans son boulot. A tenter d’expliquer telle ou telle règle de français alors qu’on n’est pas enseignant…

Toute la famille espérait alors un retour rapide à la normale, mais nous les avions quittés plein d’incertitudes. Sur la date de déconfinement, la réouverture des écoles, la fin du télétravail ou encore la réouverture de la frontière avec l’Allemagne pour Martin, commercial frontalier.

 

Un mois plus tard, le groupe scolaire Justin Thirion prend des airs de rentrée. Les mamans pressent le pas. Clément fonce sur sa trottinette pour ce "premier" jour depuis le confinement. Il est 8h10, et les élèves sont convoqués par niveau, pour éviter les attroupements. Le directeur les accueille au portail où un panneau interdit l’accès aux parents.

« Il était tout content de retrouver ses copains, même s’ils ne sont que huit et qu’ils ne seront pas forcément à côté », sourit Laurence. Désormais, elle peut souffler : "C’est bien que chacun retrouve sa place : la maîtresse reprend son rôle de maîtresse et la maman, son rôle de maman".

 

Après deux mois de vie en vase clos, et malgré le stress généré par la double casquette de parent-enseignant, Laurence garde des souvenirs positifs de cet épisode hors du temps : "Ça nous a appris aussi à vivre un peu plus au ralenti parce que moi je suis de nature très très speed à vouloir toujours faire plein de choses. On a apprécié de prendre plus le temps, de ne pas se dépêcher toujours le matin, même si on se mettait au travail presque à la même heure mais en étant beaucoup plus cool. "

Les activités familiales plus simples, "es promenades en forêt plutôt qu’Europa-Park » l’ont aussi séduite. "Ce serait bien qu’on arrive à déplacer le curseur vers plus de naturel et moins de superficiel", conclut Laurence. Avant de nous quitter pour retourner travailler. Toujours dans le salon pour l’instant.

 

La personne humaine est la plus précieuse des richesses
-Jean-Luc Filser, ambianceur à la Meinau, et au centre culturel de Dingsheim et Griesheim-sur-Souffel
 

150.000 sur-blouses en plastique agricole. C’est avec plaisir et fierté que Mumu, Patrice, Geoffrey, Magali, Michel, Sandrine, Domi, Méli et les autres ont travaillé bénévolement des jours durant au centre culturel à fabriquer des tablier de protection à destination des soignants en lutte contre le covid19.

Et il fallait bien tout l’enthousiasme de Jean-Luc Filser pour les embarquer dans cette aventure. Celui qui se charge de chauffer la Meinau pendant les matches du Racing club de Strasbourg Alsace habite Dingsheim, et dès le début du confinement, il a mis son temps libre et son énergie au service des autres.

"Ce que je retiens, c’est que la solidarité existe toujours", explique Jean-Luc. "C’était une aventure humaine extraordinaire. Lorsque les infirmières, les hôpitaux, les Ehpad venaient chercher les tabliers, tu voyais leur sourire, tu te disais whaow, tu sers à quelque chose et ça c’était vraiment sympa !". Il espère que cette solidarité perdurera. Au moins un peu. Au moins chez certains.

Jean-Luc est également impatient de retrouver sa Meinau au complet. "Le jour où le stade sera de nouveau ouvert, la Meinau va trembler", promet le speaker. "Les joueurs, les dirigeants, les supporters, les salariés, on a tous hâte. Pas une Meinau à 5.000 personnes mais une Meinau à 25.000. En tout cas les supporters que j’ai rencontrés, ils sont « chaud patate »".

D’habitude, Jean-Luc lance toujours son fameux "Merci" avant que le stade lui réponde "de rien" comme un seul homme. Cette fois-ci, ce sont les soignants qui peuvent lui témoigner leur gratitude.

 

Il y a eu un mouvement de solidarité dans le monde agricole et chez les commerçants
-Marie-Hélène Klein, Tradition fermière

 

Chez "Tradition fermière", à Griesheim-sur-Souffel, c'est terminé pour les fraises. Il y a encore des framboises et des cerises. Les carottes nouvelles sont là, tout comme les premiers petits pois. Marie-Hélène et ses deux frères, Laurent et Sébastien, ainsi que toute l'équipe, se sont mobilisés durant toute cette période pour continuer à proposer les produits de la ferme aux clients. Au plus fort du confinement, avec la distance sociale, la file d'attente s'étirait jusque sur le trottoir devant l'établissement. 

 

Il y a encore du monde en ce début juin, mais un peu moins. "Les gens qui travaillent ne viennent plus aussi souvent dans la semaine, mais font de nouveau les courses le week-end", observe Marie-Hélène. "Est-ce que ça va redevenir comme avant ? Seul le temps nous donnera la réponse, on n’en sait rien du tout."

Ce que retient l'agricultrice de ces derniers mois, c’est encore la solidarité. Dans le monde agricole et dans celui des commerçants, aussi. Un mouvement à double sens : "Les uns ont été là pour soutenir ceux qui avaient moins de travail et ceux qui avaient moins de travail étaient là aussi pour soutenir ceux qui en avaient plus, à les dépanner, à donner des coups de main. Même chose pour les clients qui faisaient les courses les uns pour les autres, c’est arrivé fréquemment", se souvient Marie-Hélène.

Tradition fermière a changé certaines de ces méthodes de vente. Des paniers ont été proposés en "drive", ce qui va peut-être perdurer pour les clients qui travaillent et ne peuvent arriver que le soir. Les clients chez qui certains changements de comportement semblent acquis, selon Marie-Hélène : "Je trouve que les gens se parlent plus, même ici quand il faut encore un peu attendre puisqu’on n’a pas fini de déconfiner le magasin. Ils ont plus facilement un mot les uns pour les autres, c’est quelque chose qui a été amené par le confinement et le déconfinement" note-t-elle.

L’humain revient au coeur de nos vies. On va tout faire pour le cultiver
-Gaston Burger, maire de Dingsheim


La commune de Dingsheim s'est mobilisée pendant le confinement pour venir en aide à ceux que les restrictions pouvaient mettre en difficulté. La municipalité était par exemple présente pour épauler l'équipe de l'école pour le retour des élèves. Elle a aussi contacté les aînés pour leur proposer une livraison des courses à domicile en partenariat avec un supermarché local, afin qu'ils évitent tout déplacement inutile. Le maire se félicite de la réactivité de l'équipe, de l'efficacité de l'application CityKomi, mise en place pour informer les habitants. "Les élus se sont soudés pour mettre en place ces systèmes", explique Gaston Burger. 

La commune est au coeur du mouvement qui voit la vie sociale repartir. "Le foot reprend la semaine prochaine avec l’ASDG. Le tennis aussi". Il ne manque plus qu'un restaurant ou un bistrot. Le dernier, La Taverne du Kochersberg, est fermé depuis un an. Mis en vente, il attend de trouver un repreneur.
 

Mais ce dont se souviendra le maire dans cette période inédite, "c’est l'énorme solidarité de la population. J’ai eu beaucoup de sollicitations d'habitants qui nous ont proposé leur aide pour s’occuper des voisins en difficulté", développe-t-il. "Je pense qu’il y aura un avant et un après. Les gens ont appris à se connaître. Dans nos fermes, il y a eu une mobilisation pour qu’on puisse s’alimenter avec les ventes à domicile. Il y a eu l'élan de solidarité pour la confection des sur-blouses avec l’association Femmes de foot. Mon rêve, c’est que les gens continuent à être solidaires, qu’on soit toujours dans le bien-vivre ensemble, qu’on se respecte mutuellement", termine Gaston Burger.


Bientôt une commune nouvelle ?

A présent, une interrogation subsiste. Dingsheim et sa voisine jumelle Griesheim-sur-Souffel unieront-elles bientôt leurs destins sous forme d'une commune nouvelle ? De très nombreux points communs les rapprochent déjà. Géographiques bien sûr, mais aussi culturels, historiques. Depuis un demi-siècle, le SIVOM (Syndicat intercommunal à vocation multiple) en incarne l'idée. La question sera posée aux habitants par référendum dans un avenir proche. L'erreur que nous avions commise lors du tout premier épisode de la série, en accolant au nom de Dingsheim la fausse indication "sur-Souffel" pourrait être une piste de nom. France 3 Alsace sera bien sûr très intéressée par l'idée de couvrir l'événement. 

 

Voici l'épisode final de la série "Déconfinement à Dingsheim" :


Les précédents épisodes à revoir ou/et à relire par ici :


Déconfinement à Dingsheim, le making-off du cinquième et dernier épisode en diaporama

Beaucoup de travail de préparation et de suivi pour ce feuilleton que nous avons tourné à Dingsheim ces cinq dernières semaines. Des idées, des propositions, des échanges avec nos rédacteurs en chef, des relectures, des corrections, des messages de la part des Dingsheimois. Des commentaires sur Facebook, des allers-retours chez Lionel le monteur. 118 mails sans compter les SMS et les coups de fil. Un départ à 4 heures du matin. Et 145 photos. Voilà une dernière petite sélection pour ce dernier épisode. 

 

 

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